Proportion d'espèces de mammifères de milieux humides et aquatiques éteintes ou menacées dans la Liste rouge nationale

Proportion d'espèces de mammifères de milieux humides et aquatiques éteintes ou menacées dans la Liste rouge nationale

21 % des 14 espèces de mammifères de milieux humides et aquatiques sont menacées en métropole.

21 %

en 2021

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Origine des données : Liste rouge pour la France, UMS PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), CGDD/SDES, SFEPM, Tour du Valat. Traitements : Tour du Valat, août 2021.
Origine des données : Liste rouge pour la France, UMS PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), CGDD/SDES, SFEPM, Tour du Valat. Traitements : Tour du Valat, août 2021.
Nom complet de l'indicateur : Proportion d'espèces de mammifères de milieux humides et aquatiques en catégories éteintes ou menacées dans la liste rouge UICN-MNHN pour la France métropolitaine par rapport au nombre total d'espèces évaluées

Définition:

La proportion d'espèces de mammifères de milieux humides et aquatiques éteintes (catégories EX, EW et RE) ou classées dans les catégories CR "en danger critique d'extinction", EN "en danger" et VU "vulnérable" dans l'ensemble des espèces évaluées dans le cadre de la méthodologie liste rouge de l'UICN est un indicateur de référence pour suivre l'évolution du degré de menace pesant sur les espèces. Il peut être, comme ici, décliné par groupe taxonomique (ne sont considérés ici que les groupes évalués en entier). Il peut aussi l'être par grand type d'habitat - comme ici les milieux humides et aquatiques. Il faut noter ici qu'il s'agit de la Liste rouge nationale : une espèce peut être classée menacée en France mais ne pas l’être à l'échelle mondiale quand son statut est bon dans d’autres pays. Comme les groupes évalués diffèrent selon les territoires, la variabilité entre territoires peut refléter de la variabilité entre les groupes taxonomiques et vice-versa.
Date de mise à jour:
Parmi les vertébrés des milieux humides et aquatiques, les oiseaux d'eau et les poissons disposent de bonnes séries de données quantitatives, tandis que les autres groupes taxonomiques sont plus mal couverts. Cet indicateur permet de combler une partie du manque de données quantifiées pour un groupe souvent mal suivi.

Milieux concernés

Milieux d'eau douce

Milieux humides

Pressions

Pollutions

Destruction et fragmentation des habitats

Exploitation des ressources

Espèces exotiques envahissantes

Changement climatique

Politiques associées

Gestion des espaces naturels

Maitrise des pressions liées aux activités humaines

Action internationale et climatique

A quelle(s) question(s) répond cet indicateur

Comment évolue l’état des milieux humides ?
Comment évoluent les pressions subies par les milieux humides ?

Interprétation de l'indicateur

Une baisse de l'Indice Liste Rouge correspond à une augmentation de l'indice de risque d'extinction (2e visuel), et signifie qu'une part croissante des mammifères des milieux humides est passée dans une catégorie de menace d'extinction supérieure, ce qui constitue donc une mauvaise nouvelle.
Au niveau de la France métropolitaine, avec la connaissance disponible, plus d'une espèce sur cinq de mammifères de milieux humides et aquatiques présente un risque de disparition à moyen terme. Le risque d'extinction de ce groupe dans son ensemble s'est accru de 30% entre 2009 et 2017, contre seulement +13,7% pour la biodiversité de métropole et d'outremer évaluée dans son ensemble : il s'agit donc d'un groupe particulièrement sensible aux impacts anthropiques. Les 3 espèces subissant particulièrement un risque d'extinction accru sont le Vison d'Europe (désormais en Danger Critique d'extinction en France), le Putois d'Europe et le Desman des Pyrénées.
Code indicateur: SNB-B04-MH-LRMMH-21
Type d'indicateur : Indicateur

Jeux d'indicateurs

Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) - Synthèse Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) - Nature Biodiversité & milieux humides Biodiversité & eaux douces

Objectifs nationaux

  • Préserver les espèces et leur diversité
  • Maîtriser les pressions sur la biodiversité
  • Développer la recherche, organiser et pérenniser la production, l’analyse, le partage et la diffusion des connaissances
  • Améliorer l’expertise afin de renforcer la capacité à anticiper et à agir, en s’appuyant sur toutes les connaissances

Objectifs européens

  • Maintenir et restaurer les écosystèmes et leurs services

Producteur:

PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), CGDD/SDES, SFEPM, Tour du Valat.

Origine des données

L'évaluation des espèces est réalisée par groupe taxonomique et par territoire. Les groupes évalués sont ceux pour lesquels le niveau de connaissance et les données disponibles et mobilisables sont suffisants. Les évaluations des mammifères sont conduites en partenariat avec les établissements publics et les associations naturalistes concernés par le groupe évalué : MNHN, SFEPM... Les données brutes mobilisées sont des effectifs, des données de distribution géographique, des tendances d’évolution des populations, etc. L’indicateur repose sur les données de la Liste rouge nationale, travail coordonné par le comité français de l’UICN et par le Muséum national d'Histoire naturelle (PatriNat (OFB-CNRS-MNHN)) en liaison avec la SFEPM, qui évalue le risque de disparition des espèces à l’échelle du territoire français. Ces données d'évaluation sont disponibles en ligne sur l'INPN. Des tableaux de synthèse des résultats de la Liste rouge sont également disponibles sur le site de l’UICN France.

Disponibilité des valeurs

> 5 ans

Rupture de série

Non

Méthodologie :

Les 14 espèces de mammifères de métropole liées plus ou moins fortement aux milieux humides et aquatiques ont été extraites sur la base des connaissances des experts de la SFEPM.
Comme pour toute Liste Rouge, les catégories de menaces sont définies en fonction de critères et de valeurs seuils relatifs au risque d'extinction : effectifs, nombre d'individus matures, superficie et degré de fragmentation de l'aire de répartition... La méthode est conçue pour permettre l'évaluation du maximum d'espèces en limitant l'impact des critères non applicables par manque de connaissances. La méthodologie complète est téléchargeable sur le site de l’UICN.
Le calcul de l’indicateur repose sur la compilation des évaluations de la liste rouge nationale pour des groupes taxonomiques évalués en entier. Les groupes évalués à ce jour de façon partielle ne sont pas pris en compte pour ne pas ajouter un biais dans la proportion d’espèces menacées considérée.
Le calcul de l’ILR se fait ensuite pour chaque évaluation en multipliant le nombre d’espèces dans chaque catégorie Liste Rouge par le poids associé à cette catégorie (0 pour LC, 1 pour NT, 2 pour VU, 3 pour EN, 4 pour CR, 5 pour RE, EW et EX). La somme de ces produits est ensuite divisée par le produit du nombre d’espèces total associé au poids maximum (5). Ce total correspond directement à l’indice de risque d’extinction. Celui-ci est soustrait de 1 (Butchart et al., 2007) pour calculer l’ILR.
Selon les instructions de Bubb et al. (2009), les espèces évaluées comme éteintes (EX) à la première évaluation ne doivent pas être prises en compte. Par contre les espèces disparues régionalement (RE) doivent l’être (Juslén et al., 2016), puisqu’elles pourraient être redécouvertes au fur et à mesures des évaluations.
Les changements de statut de conservation peuvent être dus à des changements autres que véritables (c’est-à-dire ne traduisant pas une réelle modification de leur état de conservation), par exemple suite à l’amélioration des connaissances ou à des changements de méthodologie. Pour ces espèces dont le changement de catégorie de conservation n’était pas véritable, nous avons considéré de manière conservatrice que le statut de la dernière évaluation s’appliquait également à la première évaluation (voir Szabo et al., 2012 pour une approche similaire).
Les espèces pour lesquelles les données étaient insuffisantes (statut DD) pour déterminer un statut de conservation ou appartenant à la catégorie non applicable (NA) lors des deux évaluations n’ont pas été incluses dans ce calcul. Les espèces nouvellement évalués qui ont été catégorisées comme DD ou NA n’ont pas été incluses non plus.

Robustesse

Robuste

Précision

Précis

Sensibilité

Assez sensible

Efficacité

Efficace

Accessibilité des données

Facilement accessibles

Homogénéité des données

Très homogènes

Fiabilité des données

Fiables

Pérennité des données

Pérenne

Abondance des données

Assez abondantes

Coût de mobilisation

Coût faible

Niveau d'appropriation

Familier

Avantages

Cet indicateur permet de visualiser directement les espèces les plus menacées selon une méthodologie et des critères faisant l'objet d'un consensus mondial. Il est basé sur des données numériques et des critères écologiques fiables. Il mesure directement le risque de perte de biodiversité à travers le risque d'extinction des espèces. L'indicateur est aisément appropriable par le public, la notion de disparition d'espèces étant relativement accessible au public.

Limites

Par rapport à l'indicateur Liste rouge complet, ou à celui portant sur la biodiversité des milieux humides, lesquels agrègent des milliers d'espèces, celui-ci ne couvre que 14 espèces, ce qui peut réduire sa robustesse. Toutefois il est appliqué dans le cadre de l'ONB à d'autres groupes (poissons migrateurs amphihalins) à effectifs similaires.

Piste d'améliorations

L'inclusion à terme des territoires d'Outre-mer est souhaitable. Toutefois, afin d'identifier précisément les espèces liées aux milieux humides et aquatiques, la mobilisation d'une expertise très dispersée dans les différents territoires sera requise, un processus chronophage. De plus, cette expertise est potentiellement incomplète pour les territoires les plus riches et méconnus (Guyane) - or la méthodologie requiert que les groupes (par ex : "Mammifères-semi-aquatiques de Guyane" soient précisément définis et évalués dans leur totalité).

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