Une hausse de l'indicateur traduit généralement des actions renforcées pour restaurer ou préserver la biodiversité. Ce lien n'est toutefois pas systématique. Ponctuellement, l'emploi peut augmenter consécutivement à des événements de forte ampleur comme des marées noires ou des feux de forêts, sans rapport avec des efforts accrus et consolidés pour préserver ou restaurer les milieux et les espèces.

La forte croissance de l'emploi dans l'agriculture biologique au cours des dix dernières années traduit, elle, une tendance de fond. Elle est portée par la croissance vive du nombre d' exploitations certifiées Agriculture biologique. Les emplois qui en sont issus constituent près des trois quarts du total des emplois de l'indicateur. La hausse de l'emploi est plus limitée sur l'indicateur excluant l'agriculture biologique.

L'emploi dans les activités en faveur de la biodiversité est entièrement estimé car les sources d’emploi classiques sont le plus souvent inopérantes au niveau de détail requis. La méthode générale d'estimation de l'emploi utilisée consiste à appliquer à la production des activités incluses dans l'indicateur un ratio de productivité (production/emploi) tiré des statistiques structurelles d’entreprises (dispositif Ésane) ou des comptes nationaux. Pour l'agriculture biologique et la sylviculture (gestion durable de la forêt), la méthode d'estimation diffère de ce cadre général :

• Agriculture biologique : emploi estimé en appliquant au nombre d'exploitations certifiées AB (source : Agence Bio) un coefficient de 2,41, tiré du recensement agricole de 2010, donnant le nombre d'unités de travail annuel.
• Sylviculture : on part de l'emploi de la branche "02 Sylviculture et exploitation forestière" donné dans les comptes nationaux (Insee) auquel on applique la part de la sylviculture. Cette part est obtenue à l'aide des données de la MSA qui distinguent les emplois de la sylviculture de ceux de l'exploitation forestière d'après le risque cotisant auquel le salarié est affilié.

Pour chacun des trois domaines a été en plus estimé un nombre d'emplois en vue de la tenue de formations environnementales (formation initiale et continue). Pour la formation initiale, on s'appuie sur les données du MENJ (base Reflet du CEREQ, enquête SISE, BCP) afin d'établir des ratios par domaine environnental sur la base de l'intitulé des diplômes. Ces ratios sont ensuite appliqués à l'emploi dans l'enseignement secondaire technique ou professionnel et l'enseignement supérieur (données Insee, base Flores).

Pour la formation continue, seuls les emplois pour des formations bénéficiant à la sylviculture et activités de soutien ont pu être estimés. L'estimation est basée sur l'application du taux de participation financière du secteur "Agriculture, sylviculture, pêche" (données Cereq) à la masse salariale de la sylviculture (données Flores, Insee). On applique ensuite à ce résultat (estimation du coût des formations) le ratio emploi/production de la branche "Enseignement" des comptes nationaux.

Il permet d'établir facilement des ratios permettant d'évaluer la part de ces emplois dans l'économie et son évolution dans le temps.

L'ensemble des composantes de l'indicateur sont estimées. Il existe donc une marge d'erreur que l'on ne peut toutefois mesurer.