Évolution du nombre moyen d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain

Évolution du nombre moyen d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain

Depuis 1984, un département de métropole compte en moyenne 12 espèces exotiques envahissantes de plus tous les dix ans.

12 espèces exotiques envahissantes

en 2023

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Nom complet de l'indicateur : Évolution moyenne du nombre d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain, sur la base d’un panel de 86 espèces, sur une période de 10 ans, calculée à partir des 40 dernières années

Définition:

L'indicateur renseigne sur l'évolution moyenne du nombre d'espèces exotiques envahissantes par département en métropole, parmi un panel de 86 espèces, sur une période de 10 ans calculée à partir des 40 dernières années.
Date de mise à jour:

Milieux concernés

Tous milieux concernés

Pressions

Espèces exotiques envahissantes

Politiques associées

Maitrise des pressions liées aux activités humaines

A quelle(s) question(s) répond cet indicateur

Comment les éléments de la biodiversité identifiés comme majeurs évoluent-ils en France ?
Comment évoluent les pressions majeures que notre société fait peser sur la biodiversité ?

Interprétation de l'indicateur

L’introduction d’espèces sur un nouveau territoire peut parfois s’avérer impactant pour la biodiversité, la santé ou l’économie. Ces espèces introduites peuvent, pour certaines d’entre-elles, devenir envahissantes. Ce phénomène est considéré au niveau mondial comme une cause importante de perte de biodiversité. L’indicateur documente la dynamique spatiale (expansion, stabilisation, recul éventuel) d’un large panel d’espèces reconnues pour leur caractère envahissant, à partir de données d’observation de sources multiples. L'indicateur tient compte et essaie de corriger les biais liés à la connaissance inégale dans le temps et l'espace. Ainsi, on constate une nette progression du nombre moyen d'espèces exotiques envahissantes par département, avec une accélération depuis 30 ans. En moyenne, un département français a été colonisé par 12 espèces exotiques envahissantes tous les 10 ans (sur une liste de 86 espèces prises en compte dans cet indicateur).
Code indicateur: SNB-D11-16-EEM1
Type d'indicateur : Indicateur phare

Jeux d'indicateurs

Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) - Nature

Objectifs nationaux

  • Maîtriser les pressions sur la biodiversité
  • Préserver les espèces et leur diversité
  • Préserver et restaurer les écosystèmes et leur fonctionnement
  • Développer la recherche, organiser et pérenniser la production, l’analyse, le partage et la diffusion des connaissances

Producteur:

PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), avec la collaboration de la FCBN

Origine des données

L’analyse porte sur un pool d’espèces introduites de faune et de flore considérées comme envahissantes, présentes sur le territoire métropolitain ou inscrites sur la liste initiale de l’Union européenne (règlement n°1143/2014). Ces espèces sont référencées dans des bases de données nationales (Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)) ou internationales (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe (DAISIE), European Alien Species Information Network (EASIN), Global Invasive Species Database (GISD)).

Le choix des taxons porte sur les critères suivants, permettant d’avoir un panel varié :
  • espèces à impact documenté en France ou dans d’autres territoires (selon les bases de données relatives aux EEE) ;
  • une diversité de groupes taxonomiques (vertébrés, invertébrés et flore) ;
  • des espèces terrestres et des espèces aquatiques ;
  • un stade d’expansion en France indifférent (émergent, moyennement ou largement répandu).
Les données de distribution des espèces exotiques envahissantes (EEE), ainsi que les données permettant d’estimer les niveaux d’échantillonnage, sont issues de la base de données de l’INPN indexée par département. Elles proviennent de nombreux jeux de données diffusés dans l’INPN qui assure le rôle de plate-forme nationale du SINP. Certaines espèces font l’objet de programmes de suivis, dédiés ou non ; d’autres relèvent de données « opportunistes ». L’étude est restreinte aux données de France métropolitaine dans le domaine continental de 1954 à 2023. Sont extraites toutes les données de présence des taxons de la liste de référence de 86 espèces citées (incluant les 37 espèces de la règlementation européenne, dont la liste a été publiée en juillet 2016).

Disponibilité des valeurs

Annuelle

Rupture de série

Non

Méthodologie :

Des périodes de 10 ans sont définies jusqu’à l’année 2018 (par la suite, ces périodes seront glissantes, l'indicateur étant entièrement recalculé chaque année). Pour chacune de ces périodes, on dénombre les espèces (parmi le panel de 86 espèces) observées dans chaque département. Cette "richesse" en espèces par département et par période de temps est utilisée comme métrique de la progression des espèces exotiques envahissantes en France métropolitaine.

L’intensité de l’échantillonnage (ou l’intensité de remontée des informations) pour chaque département est une variable qui pourrait fortement influencer le nombre moyen d’EEE signalées dans une période donnée. Cet effet confondant a été pris en compte par le proxy suivant : pour une période de 10 ans, l’intensité d’échantillonnage est évaluée en mesurant le nombre de données collectées pour l’ensemble des taxons de l’INPN en excluant les taxons exotiques ou envahissants. Plus il y a de données dans un département dans la période, plus la connaissance est bonne, y compris pour les EEE.

Une méthode basée sur la modélisation de la progression des espèces dans les départements français de métropole a été choisie pour aboutir à un indicateur pour L’ONB, ce modèle de type GLMM prenant comme variables explicatives la période (intervalle de 10 ans) et le nombre de données disponibles. L’indicateur est calculé comme étant la pente moyenne du modèle partiel (effet période) entre les trois dernières périodes de 10 ans. Il représente ainsi la moyenne de la progression réelle de la richesse d’EEE de 1984 à aujourd’hui sans tenir compte de la progression apparente de la richesse liée à l’augmentation de l’effort d’échantillonnage.

En savoir plus sur la méthodologie, le modèle utilisé et la pression d'échantillonnage : voir le rapport

Robustesse

Assez robuste

Précision

Précis

Sensibilité

Sensible

Efficacité

Efficace

Accessibilité des données

Accessibles

Homogénéité des données

Assez homogènes

Fiabilité des données

Fiables

Pérennité des données

Pérennité garantie

Abondance des données

Abondantes

Coût de mobilisation

Coût faible

Niveau d'appropriation

Averti

Limites

Ne traduit que la dimension spatiale à large échelle de l’expansion des EEE, mais ne traduit pas l’abondance des EEE ni leur impact sur la biodiversité. Complexité de la méthode qui doit compenser pour le biais de connaissance, causé par l’absence de protocole dédié au suivi des EEE en France. Biais de connaissance pris en compte par un proxy assez grossier, qui mélange les données faune et flore, alors que les dynamiques de prospections (et remontées de données) sont différentes pour chaque groupe (y compris au sein de la faune, selon les taxons). Il peut y avoir eu dans les périodes récentes des efforts d’inventaire spécifiques sur les EEE, non traduits dans le proxy sur l’effort d’échantillonnage. Recalcul de l’ensemble de la série de donnée pour actualiser l’indicateur, qui peut ainsi être sensible à l’enrichissement de l’INPN par des jeux de données nouveaux.

Piste d'améliorations

Il pourrait être intéressant de poursuivre ces travaux :
  • en consolidant la liste d'EEE à suivre, incluant des espèces pas encore envahissantes mais à surveiller ;
  • en déconsolidant l’indicateur pour distinguer par exemple : faune/flore, aquatique/terrestre ;
  • en illustrant l’indicateur avec des espèces bénéficiant de programmes de suivi précis.

Carte dynamique de l'indicateur

Carte dynamique de l'indicateur

De nombreuses espèces animales et végétales colonisent aujourd’hui les milieux de métropole tels que le Ragondin (Myocastor coypus), l’Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii), la Grenouille taureau (Lithobates catesbeianus), l’Ambroisie ou encore les Jussies (Ludwigia sp.)

Ces espèces sont susceptibles de perturber les processus écologiques des espèces autochtones en altérant le fonctionnement des écosystèmes. Par exemple, les Jussies (Ludwigia Peploides et Ludwigia grandiflora) causent d’importantes nuisances dans les milieux stagnants (plans d’eau, canaux) ou à faible débit, depuis leur introduction au XIXème siècle à des fins ornementales dans des bassins d’agrément. En Méditerranée, la Caulerpe (Caulerpa taxifolia) concurrence quant à elle les herbiers de posidonies.

Elles peuvent, par ailleurs, affecter la composition des écosystèmes en provoquant la régression, voire l’extinction d’espèces indigènes et pénaliser les rendements agricoles, le renouvellement des stocks halieutiques mais aussi avoir des répercussions sur la santé humaine en provoquant des allergies, comme c’est le cas de l’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) ou en favorisant la transmission de virus et bactéries.

Certaines espèces présentent des dynamiques d’invasion très rapide. Tel est le cas pour le Frelon asiatique (Vespa velutina), dont la variété nigrithorax s'est acclimatée en France. Cet arthropode est arrivé accidentellement dans le Lot-et-Garonne en 2004 avec des poteries importées de Chine. Aujourd’hui cet insecte a colonisé tous les départements de métropole à l'exception de la Corse (voir carte de distribution > https://frelonasiatique.mnhn.fr/) atteignant d’autres pays tels que l’Espagne, le Portugal, la Belgique, l’Italie, l’Allemagne ou encore l’Angleterre, causant des dégâts important à la fois dans les vergers, en se nourrissant des fruits mais aussi chez les insectes pollinisateurs, comme l’abeille.

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