Évolution du nombre moyen d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain
Évolution du nombre moyen d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain
Depuis 1983, un département de métropole compte en moyenne 11 espèces exotiques envahissantes de plus tous les dix ans.
11
en 2022
Mise à jour
PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), avec la collaboration de la FCBN
L’analyse porte sur un pool d’espèces introduites de faune et de flore considérées comme envahissantes, présentes sur le territoire métropolitain ou inscrites sur la liste initiale de l’Union européenne (règlement n°1143/2014). Ces espèces sont référencées dans des bases de données nationales (Inventaire National du Patrimoine Naturel (INPN)) ou internationales (Delivering Alien Invasive Species Inventories for Europe (DAISIE), European Alien Species Information Network (EASIN), Global Invasive Species Database (GISD)). Le choix des taxons porte sur les critères suivants, permettant d’avoir un panel varié :
- espèces à impact documenté en France ou dans d’autres territoires (selon les bases de données relatives aux EEE) ;
- une diversité de groupes taxonomiques (vertébrés, invertébrés et flore) ;
- des espèces terrestres et des espèces aquatiques ;
- un stade d’expansion en France indifférent (émergent, moyennement ou largement répandu).
Les données de distribution des espèces exotiques envahissantes (EEE), ainsi que les données permettant d’estimer les niveaux d’échantillonnage, sont issues de la base de données de l’INPN indexée par département. Elles proviennent de nombreux jeux de données diffusés dans l’INPN qui assure le rôle de plate-forme nationale du SINP. Certaines espèces font l’objet de programmes de suivis, dédiés ou non ; d’autres relèvent de données « opportunistes ». L’étude est restreinte aux données de France métropolitaine dans le domaine continental de 1952 à 2021. Sont extraites toutes les données de présence des taxons de la liste de référence de 84 espèces citées (incluant les 37 espèces de la règlementation européenne, dont la liste a été publiée en juillet 2016).
Il pourrait être intéressant de poursuivre ces travaux :
- en consolidant la liste d'EEE à suivre, incluant des espèces pas encore envahissantes mais à surveiller ;
- en déconsolidant l’indicateur pour distinguer par exemple : faune/ flore, aquatique / terrestre ;
- en illustrant l’indicateur avec des espèces bénéficiant de programmes de suivi précis.
Carte dynamique de l'indicateur
Carte dynamique de l'indicateur
De nombreuses espèces animales et végétales colonisent aujourd’hui les milieux de métropole tels que le Ragondin (Myocastor coypus), l’Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii), la Grenouille taureau (Lithobates catesbeianus), l’Ambroisie ou encore les Jussies (Ludwigia sp.)
Ces espèces sont susceptibles de perturber les processus écologiques des espèces autochtones en altérant le fonctionnement des écosystèmes. Par exemple, les Jussies (Ludwigia Peploides et Ludwigia grandiflora) causent d’importantes nuisances dans les milieux stagnants (plans d’eau, canaux) ou à faible débit, depuis leur introduction au XIXème siècle à des fins ornementales dans des bassins d’agrément. En Méditerranée, la Caulerpe (Caulerpa taxifolia) concurrence quant à elle les herbiers de posidonies.
Elles peuvent, par ailleurs, affecter la composition des écosystèmes en provoquant la régression, voire l’extinction d’espèces indigènes et pénaliser les rendements agricoles, le renouvellement des stocks halieutiques mais aussi avoir des répercussions sur la santé humaine en provoquant des allergies, comme c’est le cas de l’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) ou en favorisant la transmission de virus et bactéries.
Certaines espèces présentent des dynamiques d’invasion très rapide. Tel est le cas pour le Frelon asiatique (Vespa velutina nigrithorax). Cet arthropode est arrivé accidentellement dans le Lot-et-Garonne en 2004 avec des poteries importées de Chine. Aujourd’hui cet insecte a envahi plus de la moitié de la France, atteignant d’autres pays tels que l’Espagne, le Portugal, la Belgique, l’Italie, l’Allemagne ou encore l’Angleterre, causant des dégâts important à la fois dans les vergers, en se nourrissant des fruits mais aussi chez les insectes pollinisateurs, comme l’abeille.