Fragmentation des milieux naturels

Fragmentation des milieux naturels

La taille effective de maille des espaces naturels en France métropolitaine est estimée à 99,97 km² en 2006.

99,97 km²

en 2006

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Cemagref d'après UE - SOeS (CORINE Land Cover 2006).
Cemagref d'après UE - SOeS (CORINE Land Cover 2006), IGN 2006, IFN 2010.
Nom complet de l'indicateur : Taille effective de maille des espaces naturels en France métropolitaine

Définition:

La fragmentation des espaces naturels est évaluée par la taille effective de maille. Il s’agit de la taille qu’auraient les fragments d’espaces naturels s’ils avaient tous la même surface, au sein du territoire étudié. L’indicateur reflète à la fois la surface des espaces naturels dans le territoire et leur degré de découpage. La fragmentation des milieux naturels peut être défavorable à de nombreuses espèces, d’une part à cause de la faiblesse des surfaces accessibles, et d’autre part par l’isolement, le cloisonnement des différents espaces naturels.
Date de mise à jour:

Milieux concernés

Tous milieux concernés

Pressions

Destruction et fragmentation des habitats

Politiques associées

Maitrise des pressions liées aux activités humaines

Gestion des espaces naturels

A quelle(s) question(s) répond cet indicateur

Comment la biodiversité évolue-t-elle en France ?
Comment évoluent les pressions majeures que notre société fait peser sur la biodiversité ?

Interprétation de l'indicateur

Une faible taille effective de maille indique un morcellement des espaces naturels du territoire étudié. Plus la taille est faible, plus les espaces naturels sont morcelés. L'évolution dans le temps et la variation dans l'espace de la taille effective de maille permettent de suivre la pression de la fragmentation des habitats sur la biodiversité. La France métropolitaine a une taille effective de maille de 99,97 km² en 2006 contre 100,44 km² en 1990. La maille régulière qui possède le même degré de fragmentation que les espaces naturels français est ainsi faite de carrés d’environ 10 km de côté. Le suivi de l’occupation des sols montre une diminution persistante de la surface des milieux seminaturels. Ils représentaient 53,1 % du territoire terrestre métropolitain en 1990 et 52,7 % en 2006. Par ailleurs de grandes infrastructures de transport terrestre sont construites. Il en résulte une fragmentation de plus en plus forte des espaces naturels. La régression des surfaces d’habitats naturels, le cloisonnement des milieux naturels peuvent conduire à l’isolement et au confinement de populations. Ainsi, de nombreuses espèces animales ou végétales peuvent rencontrer des difficultés pour l’accomplissement de leur cycle de vie. D’autre part, leur faculté d’adaptation au changement climatique par déplacement des aires de répartition peut être compromise.
Code indicateur: SNB-B06-12-FMN1
Type d'indicateur : Indicateur

Jeux d'indicateurs

Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) - Synthèse

Objectifs nationaux

  • Préserver et restaurer les écosystèmes et leur fonctionnement
  • Maîtriser les pressions sur la biodiversité

Objectifs européens

  • Conservation de la nature : mise en œuvre complète des directives "nature"
  • Maintenir et restaurer les écosystèmes et leurs services

Producteur:

IRSTEA. CGDD/SOeS.

Origine des données

Les données utilisées pour le calcul de la taille effective de maille correspondent à une échelle cartographique au 1/100 000 (BD Carto de l'IGN et CORINE Land Cover). Des éléments de fragmentation tels les escarpements ne sont pas pris en considération. Par ailleurs, les données exhaustives des trafics routiers et ferroviaires ne sont pas disponibles : l'impact de leur rôle de barrière est estimé par l'importance des infrastructures de transport. Les postes de la nomenclature CORINE Land Cover utilisés pour représenter les espaces naturels sont les suivants : Prairies, Surfaces essentiellement agricoles, interrompues par des espaces naturels importants, Territoires agro-forestiers, Forêts de feuillus, Forêts de conifères, Forêts mélangées, Pelouses et pâturages naturels, Landes et broussailles, Végétation sclérophylle, Forêt et végétation arbustive en mutation, Plages, dunes et sable, Roches nues, Végétation clairsemée, Zones incendiées, Glaciers et neiges éternelles, Marais intérieurs, Tourbières, Marais maritimes, Marais salants, Zones intertidales. Les régions forestières départementales sont un découpage de l'Inventaire Forestier National, correspondant aux limites des régions forestières croisées avec celles des départements. Elles établissent un découpage fin du territoire, stable et adapté au suivi de l'état des espaces naturels marqués par les contraintes physiques.

Disponibilité des valeurs

> 5 ans

Rupture de série

Non

Méthodologie :

La largeur effective de maille est calculée selon la méthode proposée initialement par Jaeger (2000) puis par Moser et al. (2007).
 
La méthode de calcul nécessite l’emploi d’un système d’information géographique avec une couche d’information des espaces naturels et une couche d’information sur les obstacles fragmentant les milieux. L’intersection entre les deux couches et le calcul des surfaces des éléments découpés permettent d’utiliser les valeurs produites dans la formule de la taille effective de maille établie par Moser et al.

Robustesse

Assez robuste

Précision

Précis

Sensibilité

Assez sensible

Efficacité

Efficace

Accessibilité des données

Assez accessibles

Homogénéité des données

Homogènes

Fiabilité des données

Fiables

Pérennité des données

Pérennité à consolider

Abondance des données

Assez abondantes

Coût de mobilisation

Coût faible

Niveau d'appropriation

Averti

Limites

Cet indicateur ne concerne pas encore les départements d’Outre-mer. Les éléments qui constituent des barrières (principaux cours d’eau et infrastructures linéaires de transport) sont établis à partir de la base de données de l’IGN BD Carto 2006. Pour les infrastructures de transport, ce sont les catégories des réseaux qui sont utilisées ici (autoroutes, routes principales et régionales) à défaut de valeurs de trafic, indisponibles pour l’instant. Les trafics routiers et ferroviaires constituent les barrières effectives pour les espèces terrestres : plus ces trafics sont importants, moins les passages sont possibles et plus la fragmentation est forte. On trouve par exemple dans la littérature une densité de trafic routier à 1 000 véhicules/jour et parfois à 2 500 véhicules/jour comme valeur seuil d’obstacle. Des éléments de fragmentation tels les escarpements ne sont pas pris en considération. L’indicateur qualifie la fragmentation des espaces naturels d’un territoire. Il ne peut être agrégé simplement pour des territoires de niveaux supérieurs : un même espace naturel présent sur deux territoires contigus subirait un double compte. L’indicateur doit donc être calculé pour chaque niveau territorial retenu.

Piste d'améliorations

L'explication du lien entre maille effective, fragmentation des milieux naturels et biodiversité gagnerait à être développée. Il est très important que la définition et les limites de ce qui est entendu par « espace naturel » soient très claires pour le lecteur et l'utilisateur de cet indicateur (le texte de la présente fiche pourrait être renforcé sur ce point). Cet indicateur néglige le fait que tous les organismes ne réagissent pas à la fragmentation de la même manière, en fonction de leur taille, de leur mobilité et de nombre de leurs traits de vie ; il faut veiller à ne pas extrapoler son interprétation à un état global de la biodiversité (le texte de la présente fiche pourrait être renforcé sur ce point). Un lien avec les indicateurs équivalents (fragmentation des eaux et principal milieu artificialisé en métropole) pourrait être envisagé. À plus long terme (pas possible pour le moment), il serait pertinent, d'une part, de mieux discriminer l'usage des sols, en y incorporant certains usages agricoles (limite actuelle de la nomenclature CORINE Land Cover pour ce type d'utilisation) et, d'autre part, de prendre en compte les flux réels sur les infrastructures (non disponibles pour toutes les routes et/ou non centralisés dans une base nationale).

Date de l'analyse: 2016

Commentaire : REMARQUE : cet indicateur a fait l'objet d'une deuxième analyse en 2015-2016, consultable ci-dessous, qui fait actuellement l'objet d'une expertise pour faire évoluer la fiche Indicateur si nécessaire. Une appréciation du degré de prise en considération des remarques émises lors de cette deuxième évaluation sera publiée ci-dessous à l'issue.

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