Conservation du patrimoine génétique des arbres en forêt

Conservation du patrimoine génétique des arbres en forêt

En 2020, la conservation des ressources génétiques des arbres forestiers cible 10 espèces d’arbres et repose sur 103 unités conservatoires in situ.

103 unités conservatoires

en 2020

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Source : INRAE. Traitements : INRAE, 2021.
Source : IGN, CRGF - INRAE, UR EFNO (juin 2020). Fonds cartographiques : SDES. Réalisation : Antea Group
Source : INRAE. Traitements : INRAE, 2021.
Nom complet de l'indicateur : Évolution du nombre d'unités conservatoires (UC) des ressources génétiques des principales essences forestières métropolitaines

Définition:

Cet indicateur suit l'effort de conservation dynamique des ressources génétiques de populations autochtones d’arbres forestiers représentatives de la diversité génétique de l’espèce en France métropolitaine.
Date de mise à jour:
La diversité génétique au sein des espèces est une composante importante de la biodiversité. Elle joue un rôle dans l’adaptation des espèces aux changements de leur environnement (climat, parasites, maladies…) et dans leur survie.

La mise en place de mesures conservatoires des ressources génétiques forestières et leur suivi est essentiel pour le maintient de la diversité génétique des peuplements et leur résilience faces aux changement globaux.

La représentativité des réseaux d'unités conservatoires est fondée sur un échantillonnage de la diversité des contextes bioclimatiques de présence de l’espèce et, dans la mesure du possible, sur les résultats d’études génétiques portant sur la structuration géographique de la diversité génétique actuelle (présence/absence de certains marqueurs moléculaires ou enzymatiques dans certaines populations) ou ancienne (ex : marqueurs de l’ADN chloroplastiques indicateurs de lignées issues de différents refuges glaciaires).

Milieux concernés

Milieux forestiers

Pressions

Sans objet

Politiques associées

Gestion des espaces naturels

Maitrise des pressions liées aux activités humaines

Action internationale et climatique

A quelle(s) question(s) répond cet indicateur

Quelles sont les actions et politiques mises en place pour préserver la biodiversité en forêt ?

Interprétation de l'indicateur

Lors de la 1ère Conférence ministérielle pour la protection des forêts en Europe (Strasbourg, 1990), la France s’est engagée à mettre en œuvre une politique de conservation des ressources génétiques forestières (RGF) par la résolution S2 « Conservation des ressources génétiques forestières ».

Dès 1991, la France a créé une Commission Nationale pour les Ressources Génétiques Forestières (CRGF) qui définit les directives majeures du Programme National pour la conservation des RGF. Des actions de préservations des écotypes in situ (en forêt) et ex situ (en pépinières conservatoires de l’État) sont mises en œuvre sur le territoire métropolitain.

Comme préconisé dans la résolution S2 de la conférence de Strasbourg, la priorité a été donnée à la conservation in situ des ressources génétiques forestières. Un réseau de peuplements, appelés unités conservatoires (UC), est progressivement mis en place et étendu pour chaque espèce faisant l’objet d’un Programme National de conservation in situ des ressources génétiques.

Les UC visent la conservation dynamique des ressources génétiques autochtones représentatives de la diversité de l’espèce en France métropolitaine. On parle de conservation dynamique car les populations visées par la conservation se renouvellent de manière sexuée et restent soumises aux pressions du milieu environnant qui garantissent leur évolution et leur adaptation dans le temps. Pour les essences dites « sociales » (qui tolèrent la concurrence intraspécifique et peuvent constituer naturellement des peuplements purs de grande surface), une UC est typiquement constituée par (i) un noyau de 15 ha environ, enjeu principal des efforts de conservation, et (ii) d’une zone tampon de l’ordre d’une centaine d’hectares, dont le rôle essentiel est de limiter les flux de gènes extérieurs pouvant agir comme des sources d’altérations génétiques indésirables. Les modalités de gestion sont consignées dans une charte de gestion.

Ces unités sont conçues et gérées de manière à ce que la régénération naturelle puisse se dérouler dans de bonnes conditions de brassage des gènes (nombreux parents, régénération abondante) et en faisant jouer la sélection naturelle pour faciliter le processus d'adaptation de la population aux changements de son environnement. Dans le cas des grandes essences sociales et d'UC situées au cœur de l'aire de l'espèce concernée, ces unités sont constituées de plusieurs milliers d’arbres reproducteurs. Dans le cas d'espèces plus rares ou de populations marginales, certaines UC peuvent comporter moins de cent arbres reproducteurs.

Les critères de sélection des UC portent sur l’autochtonie, l’isolement de sources de pollen et de graines exogènes, la taille de la population reproductrice et l’accord formel du propriétaire pour une gestion dynamique de la régénération naturelle.
Actuellement 10 espèces font partie du programme français de conservation in situ des ressources génétiques forestières. Parmi les 77 espèces indigènes métropolitaines (IGN 2021), 13 % font l'objet d'un programme de conservation de leurs ressources génétiques in situ (ie, pour lesquelles nous avons des UC). Les 10 espèces d’arbres forestiers et le nombre d’UC inscrites au registre national de matériel de base destinés à la conservation in situ de ressources génétiques forestières d'intérêt national associées sont les suivantes : chêne sessile (20 UC), épicéa commun (15 UC), hêtre (28 UC), orme de montagne (1 UC), orme lisse (2 UC), peuplier noir (5 UC), pin maritime (4 UC), pin sylvestre (4 UC), pin de Salzmann (1 UC), sapin pectiné (23 UC).
Code indicateur: SNB-TMF-16-UCA1
Type d'indicateur : Indicateur

Jeux d'indicateurs

Biodiversité & forêt

Objectifs nationaux

  • Préserver les espèces et leur diversité
  • Préserver et restaurer les écosystèmes et leur fonctionnement
  • Garantir la durabilité de l’utilisation des ressources biologiques

Producteur:

Irstea, UR EFNO, Nogent-sur-Vernisson

Origine des données

Registre national des Matériels de base (tenu à jour deux fois par an par INRAE).

Listes d’UC à télécharger ici.

Disponibilité des valeurs

Annuelle

Rupture de série

Non

Méthodologie :

Simple comptabilité des unités de conservation. Depuis 2015, cette comptabilité se fait annuellement, sur la base de l’inscription de nouvelles Unités Conservatoires au Registre national des matériels de base pour la conservation des ressources génétiques forestières.

Remarques concernant le rétro-calcul : Un rétro-calcul quinquennal calé sur les données publiées dans les Indicateurs de Gestion Durable (IGD) est possible depuis 2000. Un rétro-calcul annuel serait peu précis en raison de l’évolution historique des critères de validation administrative des UC, celle-ci pouvant intervenir plusieurs années après leur validation technique par la CRGF. A partir de 2015, le calcul est effectué annuellement, sur la base de l’inscription de nouvelles UC au Registre national des matériels de base pour la conservation des ressources génétiques forestières.

Robustesse

Très robuste

Précision

Précis

Sensibilité

Sensible

Efficacité

Efficace

Accessibilité des données

Facilement accessibles

Homogénéité des données

Homogènes

Fiabilité des données

Très fiables

Pérennité des données

Pérennité garantie

Abondance des données

Abondantes

Coût de mobilisation

Coût faible

Niveau d'appropriation

Familier

Avantages

L’évolution du nombre d’unités conservatoire in situ se comprend très aisément.

Limites

Le concept de conservation dynamique n’est pas familier, voire contre-intuitif dans la mesure où l’on vise à conserver un processus d’adaptation et non à figer l’état d’une ressource.

En l'état actuel des connaissances de la structuration de la diversité génétique des essences forestières, il n'est pas possible de se référer à un nombre idéal d'unités conservatoires (UC) par essence pour une conservation efficace du pool génétique. Il n'y a donc pas de valeur cible à proprement parlé, mais l’objectif de la CRGF est de l’ordre d’une vingtaine d’UC par grande essence sociale. EUFORGEN recommande aux pays participant au programme paneuropéen de sélectionner au moins une UC dans chacune des grandes zones bioclimatiques où l’espèce est indigène, ce nombre n’étant jamais supérieur à 5 en France (de Vries et al. 2015).

Piste d'améliorations

Cet indicateur « de réponse » renseigne sur les mesures prises par le ministère en charge de la forêt pour favoriser la préservation de la biodiversité intraspécifique des espèces d’arbres des forêts métropolitaines. La CRGF souhaiterait le compléter par un « indicateur d’état » décrivant l’état et l’évolution de la diversité génétique de populations d’arbres forestiers mais, à l’heure actuelle, aucun indicateur standardisé n’est encore disponible pour ce genre d’évaluation sur le terrain.

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