Évolution de la pollution des cours d'eau par les pesticides en métropole

Évolution de la pollution des cours d'eau par les pesticides en métropole

La pollution des cours d'eau métropolitains par les pesticides a diminué de 20 % entre 2008 et 2018.

-20 %

sur la période 2008-2018

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Origine des données : Système d'information sur l'eau www.eaufrance.fr / Traitements : SDES, octobre 2020
Origine des données : Système d'information sur l'eau www.eaufrance.fr / Traitements : SDES, octobre 2020
Origine des données : www.naiades.eaufrance.fr / Traitements : SDES, 2020
Système d'information sur l'eau www.naiades.eaufrance.fr. Traitements : SDES, octobre 2020.
Nom complet de l'indicateur : Taux d'évolution de la pollution des cours d'eau par les pesticides en France métropolitaine

Définition:

Cet indice rend compte de l’évolution de la concentration totale en pesticides au regard du risque environnemental qu’elle représente, au moyen du cumul des concentrations moyennes annuelles pondérées par les seuils d’écotoxicité respectifs.
Date de mise à jour:

Milieux concernés

Milieux d'eau douce

Milieux humides

Pressions

Pollutions

Politiques associées

Maitrise des pressions liées aux activités humaines

Santé, solidarité, justice

A quelle(s) question(s) répond cet indicateur

Comment évoluent les pressions majeures que notre société fait peser sur la biodiversité des milieux d'eau douce ?
Comment évoluent les pressions subies par les milieux humides ?

Interprétation de l'indicateur

En France métropolitaine, l’indice d’évolution de la présence des pesticides dans les cours d’eau (IPCE), qui prend en compte l’écotoxicité de chacune des substances, baisse de 20 % entre 2008 et 2018. L’amélioration a été assez nette jusqu’en 2015 puis s'est stabilisée. Sur la période 2014-2018, la baisse d’indice est essentiellement due à une moindre présence d'herbicides dans les eaux. De façon générale, l’IPCE “Herbicides” est l’indice dont la baisse est la plus nette depuis 2012.
Code indicateur: SNB-MED-17-PCE1
Type d'indicateur : Indicateur

Jeux d'indicateurs

Biodiversité & agriculture Biodiversité & eaux douces Biodiversité & milieux humides

Objectifs nationaux

  • Maîtriser les pressions sur la biodiversité
  • Assurer l’efficacité écologique des politiques et des projets publics et privés
  • Préserver et restaurer les écosystèmes et leur fonctionnement
  • Inclure la préservation de la biodiversité dans la décision économique
  • Garantir la durabilité de l’utilisation des ressources biologiques

Producteur:

CGDD/SDES

Origine des données

Cet indice utilise les données de surveillance des cours d’eau des agences de l’Eau.

Disponibilité des valeurs

Annuelle

Rupture de série

Non

Méthodologie :

L’indice est calculé chaque année à partir des données de la surveillance des cours d’eau en distinguant France métropolitaine et Outre-Mer, notamment pour des raisons d'ajustements méthodologiques liés entre autres à la disponibilité des données. Celles-ci sont produites et mises à disposition sous la responsabilité des agences de l’eau. Ces données proviennent soit des réseaux de surveillance liés à la mise en œuvre de la Directive-Cadre sur l’Eau (DCE), soit de réseaux complémentaires. Elles sont issues d’analyses réalisées par des laboratoires agréés par le Ministère chargé de l’écologie.

L’indice est calculé à l’échelle de chaque point de mesure en cours d’eau. Il suit l'évolution de la concentration cumulée en pesticides au regard de l’écotoxicité de chacun. Il est déclinable à l’échelle du point de mesure, d’un bassin et à l’échelle nationale, via une agrégation des points.

Il prend en compte les substances actives, ainsi que leurs métabolites éventuels, présents dans les cours d’eau la dernière année de la période étudiée.

Compte-tenu des changements pouvant intervenir dans la surveillance des cours d’eau, l’indice est calculé sur la base d’un champ de calcul constant, strictement comparable d’une année sur l’autre (période glissante de deux ans).

L’indice suit l’évolution, par point de mesure, de la concentration cumulée des pesticides qui y sont recherchés, à partir de leurs concentrations moyennes annuelles, au regard de leurs concentrations sans effet prévisible dite PNEC (Predicted No Effect Concentration) assimilées à l’écotoxicité. Ces seuils correspondent à la concentration maximale sans risque pour les algues, poissons ou daphnies.

L’objectif principal étant d’apprécier une évolution de la contamination, et non un état, des critères de calcul ont dû être appliqués, explicités ci-dessous, et certaines substances non signifiantes ont été écartées.

1/ La concentration moyenne annuelle de chaque substance active est calculée par moyenne arithmétique des données de surveillance et ce, sur chaque point de mesure. Pour cela, seuls les points présentant plus de quatre analyses dans l’année de la substance sont conservés. Les analyses non quantifiées sont remplacées par la moitié de la valeur de la limite de quantification, conformément aux préconisations de la DCE.

2/ Par an, par point et par substance, le rapport à la PNEC est ensuite calculé.

3/ Par couple d'années, par point, l'évolution de la somme des rapports aux PNEC des différentes substances est étudiée sur un champ de substances suivies strictement comparable d’une année n à n-1 et en appliquant :

  • un champ constant de substances (les substances prises en compte sont les mêmes pour un point donné, les deux années considérées) ;
  • en imposant des performances analytiques comparables (pour un point donné, par substance, les limites de quantification sont redressées si nécessaire sur la plus haute, pour être égales et constantes les deux années considérées) ;
  • un filtre sur le non–quantifié (les substances qui ne sont jamais quantifiées sur un point donné sur toute la période d’étude sont écartées du calcul) ;
  • en calculant un coefficient d’évolution relative (rapport des sommes de ratios calculées les deux années).

4/ L’indice est calculé tous les ans, par rapport à l’année précédente. Le coefficient d’évolution est calculé à l’échelle du point de mesure et agrégé, par moyenne géométrique, à l’échelle du territoire considéré. Ces coefficients d’évolution servent au chaînage des indices pour construire les séries d’indice en base 100 en 2008.

5/ L’écotoxicité de chacun est renseignée grâce aux éléments transmis dans le cadre du plan Ecophyto, complétés si besoin, et par ordre de priorité, par les données liées à la Directive-Cadre sur l’Eau ou à partir de la base de données Agritox recensant les données transmises lors de l’homologation de la substance, puis, par défaut pour les substances inconnues, par les seuils de potabilité (cas marginal). Le seuil d’écotoxicité de la molécule mère est affecté à ses éventuels métabolites.

L’indicateur travaillant sur des cumuls a un effet intégrateur. Pour augmenter la sensibilité, un filtre est appliqué en entrée sur les substances quantifiées. Ce filtre a montré son efficacité avec un réel gain de sensibilité. L’indicateur traduit malgré tout les effets réels de certaines interdictions, justification a posteriori de sa sensibilité.

Robustesse

Robuste

Précision

Précis

Sensibilité

Assez sensible

Efficacité

Efficace

Accessibilité des données

Accessibles

Homogénéité des données

Homogènes

Fiabilité des données

Fiables

Pérennité des données

Pérenne

Abondance des données

Abondantes

Coût de mobilisation

Coût faible

Niveau d'appropriation

Familier

Avantages

L'indicateur permet un suivi annuel, il est intégrateur des différents pesticides et tient compte de l'écotoxicité de chaque substance.

Limites

L’indice suit l’évolution d’une contamination chronique, via des concentrations moyennes annuelles, et non aigüe. La représentativité de l’indice dépend de la surveillance menée dans les cours d’eau : toutes les substances actives visées ne font pas forcément l’objet d’analyses et cette surveillance peut différer d’un territoire d’agence à un autre. L’exhaustivité des pesticides utilisés n’est donc pas atteinte et l’indice métropolitain peut être influencé par les résultats d’un bassin. Les performances analytiques peuvent également évoluer de même que les périodes d’échantillonnage, ce qui influe également sur la sensibilité de l’indice. L’application d’un champ constant par paire d'années glissantes atténue toutefois les impacts de cette variabilité. Mais si les réseaux sont strictement comparables d’une année sur l’autre, ils ne le sont plus d’une période d’évaluation à une autre. Par conséquent, un taux de comparabilité des réseaux est évalué afin de vérifier la robustesse des calculs. Les résultats ont toutefois montré que l’impact de cette variabilité était minime en raison du grand nombre de points et de substances rentrant dans le calcul. Entre 1200 et 2100 points rentrent effectivement dans le calcul, le seuil de 1000 étant décisif. L’indicateur couvre 90 % des tonnages vendus et plus de 95 % des tonnages sur les plus toxiques. Restent des incertitudes liées à la fréquence d’échantillonnage, quatre par an étant un critère compromis DCE-compatible, six à huit ayant été démontrés comme préférables (étude Ineris) mais conduisant à une restriction de points et substances trop importante. Les conditions climatiques peuvent également influer sur les pratiques d’épandage et sur les concentrations mesurées dans les cours d’eau. La concentration sans effet prévisible de toutes les substances visées n’est pas forcément définie. Elle a été systématiquement renseignée pour les substances quantifiées sur plus de 0,1 % des analyses. Pour les autres qui restent inconnues, elles sont écartées du calcul mais pourront être intégrées lors d’une mise à jour par calcul rétroactif. Par ailleurs, la méthodologie de détermination de cette concentration sans effet prévisible peut différer, selon que l’on se réfère à la Directive-Cadre sur l’Eau, cadre plus contraignant mais moins exhaustif ou au processus d’homologation des substances. Certaines substances sont peu pertinentes au regard d’une surveillance dans les cours d’eau : usage majoritaire en tant que pesticide non établi ou autre origine, comme le cuivre ou certains acides, et ne sont pas prises en compte dans le calcul de l’indice.

Piste d'améliorations

L’indicateur sera d’autant plus robuste que la surveillance et les données liées à l’écotoxicologie seront complètes.

Date de l'analyse: 2018

Commentaire : Cet indicateur a fait l'objet d'une analyse en 2018, consultable ci-dessous, qui fait actuellement l'objet d'une expertise pour faire évoluer la fiche Indicateur si nécessaire.

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