Évolution du bilan de la fertilisation phosphorée en agriculture
Évolution du bilan de la fertilisation phosphorée en agriculture
L'excédent annuel de phosphore apporté par l'agriculture a diminué de 89% entre 1992 et 2017.
-89 %
en 2019
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Le bilan de fertilisation phosphorée correspond à la différence entre apports et exports de phosphore au cours de l’année culturale. Il permet d’estimer le surplus de l’élément nutritif « Phosphore » apporté par les pratiques agricoles. Les apports comprennent la fertilisation minérale, les épandages d’effluents d’élevage et une estimation des autres apports organiques d’origine urbaine et industrielle. Les exports se font au travers des récoltes. Certains processus entraînent des pertes de nutriments (érosion, ruissellement, lixiviation). Ces processus ne sont pas pris en compte dans le calcul de cet indicateur
Le bilan de fertilisation phosphorée donne une indication sur l’équilibre entre les apports anthropiques de phosphore et les des besoins nutritifs des végétaux. Un surplus de fertilisant phosphoré peut entrainer la pollution des masses d’eau. En effet, phosphore et nitrates en excès peuvent contribuer à l’eutrophisation des milieux aquatiques, et donc à la prolifération de plantes ou d’algues. Ces dernières envahissent les milieux, affectent les habitats et épuisent l’oxygène disponible modifiant ainsi la composition de la faune et de la flore du milieu. Une eutrophisation en milieu terrestre peut également avoir lieu, avec des conséquences sur la structure et la composition des communautés végétales, notamment en favorisant le développement d’espèces végétales qui inhibent le développement des autres espèces en les privant de lumière.
Milieux concernés
Agriculture et milieux associés
Pressions
Pollutions
Destruction et fragmentation des habitats
Changement climatique
Politiques associées
Maitrise des pressions liées aux activités humaines
A quelle(s) question(s) répond cet indicateur
Interprétation de l'indicateur
Un bilan de fertilisation phosphorée négatif, indique que l’export de phosphore au cours d’une année culturale a été supérieur à l‘apport sur la même période. Il peut donc y avoir un risque pour les cultures suivantes si le stock de phosphore disponible pour les plantes est insuffisant. Un bilan négatif récurrent contribue à l’épuisement de la quantité de phosphore présente dans les sols. Un bilan positif, indique qu’un excès de phosphore a été apporté par rapport aux besoins des végétaux. Ce phosphore résiduel risque, à terme, d’être transporté dans les milieux aquatiques par ruissellement ou érosion. Associé à l’azote, il pourrait notamment contribuer à l’eutrophisation des milieux aquatiques, diminuant la qualité chimique et écologique des eaux.
Le bilan de la fertilisation phosphorée a diminué de 89 % par hectare de SAU entre 1992 (14 kg P/ha) et 2017 (1 kg P/ha). Ce bilan traduit une nette diminution des apports en phosphore (-45% entre 1990 et 2019), tandis que les exports ont augmenté de +7% sur la même période. Cette baisse de la fertilisation phosphorée a engendré une diminution des teneurs dans les sols français (source : CGDD).
On peut rapprocher cette diminution du bilan phosphoré à l’adoption en 1991 de la directive nitrates qui a mené à une réduction globale de la surfertilisation (azotée mais aussi phosphorée, notamment d’un point de vue organique). La forte baisse enregistrée au début des années 90 peut également s’expliquer par le découplage des aides PAC liées à la production (réforme MacSharry 1992).
Jeux d'indicateurs
Objectifs nationaux
- Maîtriser les pressions sur la biodiversité
Objectifs européens
- Maintenir et restaurer les écosystèmes et leurs services
- Contribuer à éviter la perte de biodiversité globale
Producteur:
Humanité & Biodiversité
Origine des données
EUROSTAT dispose d’un indicateur nommé « Gross Nutrient Balance » (code aei_pr_gnb), qui recense pour chaque année l’ensemble des apports et exports en fertilisants, et en déduit le bilan par hectare. C’est cet indicateur qui est utilisé ici
Disponibilité des valeurs
Annuelle
Rupture de série
Non
Méthode
Le bilan de fertilisation phosphorée est calculé par différence entre les apports totaux et les exports totaux de phosphore. Les apports incluent les fertilisants minéraux, la production et l’utilisation de fumier, l’ensemble des autres fertilisants organiques, les dépôts atmosphériques de phosphore et les apports dus aux semences. Les exports, quant à eux, prennent en compte la récolte des cultures et de leurs résidus, ainsi que la production récoltée de fourrage. Pour disposer d’une valeur qui permette de comparer les pratiques d’une région à l’autre ou d’un pays à l’autre, le bilan de fertilisation est rapporté à l’hectare de Surface Agricole Utilisée (SAU).
Robustesse
Robuste
Précision
Très précis
Sensibilité
Très sensible
Efficacité
Très efficace
Accessibilité des données
Facilement accessibles
Homogénéité des données
Homogènes
Fiabilité des données
Fiables
Pérennité des données
Pérennité garantie
Abondance des données
Abondantes
Coût de mobilisation
Coût très faible
Niveau d'appropriation
Averti
Piste d'améliorations
Pour améliorer l’indicateur, les composants des apports et exports de fertilisant phosphoré pourraient être précisés. Notamment, les apports dus aux résidus de culture et les exports dus à la variation de stock de phosphore dans les sols permettraient de préciser l’indicateur. Il s’agit cependant de données difficiles à récolter.