Évolution du nombre moyen d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain
Évolution du nombre moyen d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain
Depuis 1984, un département de métropole compte en moyenne 12 espèces exotiques envahissantes de plus tous les dix ans.
12 espèces exotiques envahissantes
en 2023
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Milieux concernés
Tous milieux concernés
Pressions
Espèces exotiques envahissantes
Politiques associées
Maitrise des pressions liées aux activités humaines
A quelle(s) question(s) répond cet indicateur
Interprétation de l'indicateur
Jeux d'indicateurs
Objectifs nationaux
- Maîtriser les pressions sur la biodiversité
- Préserver les espèces et leur diversité
- Préserver et restaurer les écosystèmes et leur fonctionnement
- Développer la recherche, organiser et pérenniser la production, l’analyse, le partage et la diffusion des connaissances
Producteur:
PatriNat (OFB-CNRS-MNHN), avec la collaboration de la FCBN
Origine des données
Le choix des taxons porte sur les critères suivants, permettant d’avoir un panel varié :
- espèces à impact documenté en France ou dans d’autres territoires (selon les bases de données relatives aux EEE) ;
- une diversité de groupes taxonomiques (vertébrés, invertébrés et flore) ;
- des espèces terrestres et des espèces aquatiques ;
- un stade d’expansion en France indifférent (émergent, moyennement ou largement répandu).
Disponibilité des valeurs
Annuelle
Rupture de série
Non
Des périodes de 10 ans sont définies jusqu’à l’année 2018 (par la suite, ces périodes seront glissantes, l'indicateur étant entièrement recalculé chaque année). Pour chacune de ces périodes, on dénombre les espèces (parmi le panel de 86 espèces) observées dans chaque département. Cette "richesse" en espèces par département et par période de temps est utilisée comme métrique de la progression des espèces exotiques envahissantes en France métropolitaine.
L’intensité de l’échantillonnage (ou l’intensité de remontée des informations) pour chaque département est une variable qui pourrait fortement influencer le nombre moyen d’EEE signalées dans une période donnée. Cet effet confondant a été pris en compte par le proxy suivant : pour une période de 10 ans, l’intensité d’échantillonnage est évaluée en mesurant le nombre de données collectées pour l’ensemble des taxons de l’INPN en excluant les taxons exotiques ou envahissants. Plus il y a de données dans un département dans la période, plus la connaissance est bonne, y compris pour les EEE.
Une méthode basée sur la modélisation de la progression des espèces dans les départements français de métropole a été choisie pour aboutir à un indicateur pour L’ONB, ce modèle de type GLMM prenant comme variables explicatives la période (intervalle de 10 ans) et le nombre de données disponibles. L’indicateur est calculé comme étant la pente moyenne du modèle partiel (effet période) entre les trois dernières périodes de 10 ans. Il représente ainsi la moyenne de la progression réelle de la richesse d’EEE de 1984 à aujourd’hui sans tenir compte de la progression apparente de la richesse liée à l’augmentation de l’effort d’échantillonnage.
En savoir plus sur la méthodologie, le modèle utilisé et la pression d'échantillonnage : voir le rapport
Robustesse
Assez robuste
Précision
Précis
Sensibilité
Sensible
Efficacité
Efficace
Accessibilité des données
Accessibles
Homogénéité des données
Assez homogènes
Fiabilité des données
Fiables
Pérennité des données
Pérennité garantie
Abondance des données
Abondantes
Coût de mobilisation
Coût faible
Niveau d'appropriation
Averti
Limites
Piste d'améliorations
- en consolidant la liste d'EEE à suivre, incluant des espèces pas encore envahissantes mais à surveiller ;
- en déconsolidant l’indicateur pour distinguer par exemple : faune/flore, aquatique/terrestre ;
- en illustrant l’indicateur avec des espèces bénéficiant de programmes de suivi précis.
Carte dynamique de l'indicateur
Carte dynamique de l'indicateur
De nombreuses espèces animales et végétales colonisent aujourd’hui les milieux de métropole tels que le Ragondin (Myocastor coypus), l’Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii), la Grenouille taureau (Lithobates catesbeianus), l’Ambroisie ou encore les Jussies (Ludwigia sp.)
Ces espèces sont susceptibles de perturber les processus écologiques des espèces autochtones en altérant le fonctionnement des écosystèmes. Par exemple, les Jussies (Ludwigia Peploides et Ludwigia grandiflora) causent d’importantes nuisances dans les milieux stagnants (plans d’eau, canaux) ou à faible débit, depuis leur introduction au XIXème siècle à des fins ornementales dans des bassins d’agrément. En Méditerranée, la Caulerpe (Caulerpa taxifolia) concurrence quant à elle les herbiers de posidonies.
Elles peuvent, par ailleurs, affecter la composition des écosystèmes en provoquant la régression, voire l’extinction d’espèces indigènes et pénaliser les rendements agricoles, le renouvellement des stocks halieutiques mais aussi avoir des répercussions sur la santé humaine en provoquant des allergies, comme c’est le cas de l’Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) ou en favorisant la transmission de virus et bactéries.
Certaines espèces présentent des dynamiques d’invasion très rapide. Tel est le cas pour le Frelon asiatique (Vespa velutina), dont la variété nigrithorax s'est acclimatée en France. Cet arthropode est arrivé accidentellement dans le Lot-et-Garonne en 2004 avec des poteries importées de Chine. Aujourd’hui cet insecte a colonisé tous les départements de métropole à l'exception de la Corse (voir carte de distribution > https://frelonasiatique.mnhn.fr/) atteignant d’autres pays tels que l’Espagne, le Portugal, la Belgique, l’Italie, l’Allemagne ou encore l’Angleterre, causant des dégâts important à la fois dans les vergers, en se nourrissant des fruits mais aussi chez les insectes pollinisateurs, comme l’abeille.