Petits cours d'eau asséchés en été

Petits cours d'eau asséchés en été

Les assecs représentent 15,0% des observations réalisées à l’été 2023

15 %

en 2023

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Pourcentage des cours d'eau suivis asséchés en 2023 Source : Office français de la biodiversité - observatoire Onde. Traitements : OFB, juillet 2024.
Pourcentage des cours d'eau suivis asséchés en 2023 Source : Office français de la biodiversité - observatoire Onde. Fonds cartographiques : OFB, IGN. Traitements : OFB, 2024.
Pourcentage des cours d'eau suivis asséchés en 2023 Source : Office français de la biodiversité - observatoire Onde. Traitements : OFB, juillet 2024.
Pourcentage des cours d'eau suivis asséchés en 2023 Source : Office français de la biodiversité - observatoire Onde. Traitements : OFB, juillet 2024.
Pourcentage des cours d'eau suivis asséchés en 2023 Source : Office français de la biodiversité - observatoire Onde. Traitements : OFB, juillet 2024.
Nom complet de l'indicateur : Proportion d'assecs observés en été sur les petits cours d'eau suivis (entre mai et septembre, dans le cadre du suivi usuel Onde)

Définition:

L'étiage est un phénomène naturel, qui peut être amplifié par les activités humaines de façon directe (prélèvements en eau) ou indirecte (changements climatiques). Il désigne le débit exceptionnellement faible d'un cours d'eau, ou exacerbation de ses basses eaux (parfois assimilé aux basses eaux saisonnières). L'étiage est ainsi considéré comme une période limitée dans l'année où les débits passent en dessous d'une valeur seuil, propre à chaque cours d'eau et calculée statistiquement.

L'indicateur correspond au % d'observations en assec (absence d'eau) lors des suivis usuels réalisés entre mai et septembre sur les stations d'observation du dispositif Onde.

Date de mise à jour:

Milieux concernés

Milieux d'eau douce

Milieux humides

Pressions

Destruction et fragmentation des habitats

Exploitation des ressources

Changement climatique

Politiques associées

Maitrise des pressions liées aux activités humaines

Action internationale et climatique

A quelle(s) question(s) répond cet indicateur

Interprétation de l'indicateur

Tous les milieux naturels aquatiques et terrestres, habitats et espèces protégés ou non, sont impactés par le manque d’eau. Certains milieux, comme les rivières des zones méditerranéens, sont soumises à des assèchements fréquents. Les organismes de ces cours d’eau sont adaptés mais l’aggravation des sécheresses en durée et en intensité, ainsi que leur récurrence, affectent durablement la biodiversité de ces milieux.

La recolonisation des milieux n’est pas systématique. Les impacts non réversibles suite à une sécheresse sont majoritairement la perte de la diversité avec la diminution du nombre d’individus d’une espèce ou la disparition d’espèces. Un lien évident existe par exemple entre le manque d’eau, les diminutions du nombre d’espèces et la dégradation morphologique d’un cours d’eau (fragilisation des écoulements des cours d’eau karstiques avec des infiltrations accélérées dues à la sécheresse). Les quatre années consécutives de sécheresse, de 2017 à 2020, n'ont fait que fragiliser ces milieux et le changement climatique en cours pourrait rapidement exacerber ce type de situation.

Le manque d’eau entraîne davantage de dysfonctionnements dans les petits et moyens cours d’eau en tête de bassin versant que dans les grands cours d’eau de plaine, en raison de leur plus grande sensibilité aux conditions climatiques. Les impacts sont spécifiques à chaque cours d’eau, mais les principales conséquences sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont :

• la fragmentation des cours d’eau (ou la rupture de la continuité écologique) : la baisse du niveau d’eau dans les rivières peut rendre certains obstacles, naturels ou non, infranchissables par les espèces aquatiques et peut également supprimer les relations entre les petits ruisseaux. Les déplacements des espèces aquatiques mobiles sont ainsi limités et leur cycle de vie se trouve bloqué à des périodes critiques (exemple des poissons migrateurs) ;

• l’élévation de la température de l’eau. La réduction de la vitesse de courant et de la hauteur d’eau rend les cours d'eau plus sensibles à la température de l’air et à l’ensoleillement. L’élévation de la température peut alors modifier directement la physiologie de certains organismes pouvant aboutir à leur mort en cas de stress thermique très important, et modifier les équilibres biologiques (phénomènes d’eutrophisation, développement de cyanobactéries, augmentation de la virulence de certains agents pathogènes...). La hausse de la température de l’eau induit une baisse du taux d’oxygène dissous, et une augmentation du risque d’eutrophisation s’il y a une forte disponibilité en nutriments ;

• l'assèchement linéaire: en cas de déficit extrême, les milieux aquatiques s'assèchent, entraînant la mort des organismes peu mobiles (ex: jeunes alevins ou jeunes batraciens);

• la modification de la qualité physico-chimique de l’eau. Une baisse importante des débits de l’eau peut limiter la dilution et l’évacuation des polluants, et ainsi augmenter leur concentration dans certaines portions de cours d’eau ;

• l’accélération de la prolifération d’espèces exotiques envahissantes. Face aux sécheresses récurrentes, c’est l’ensemble du cortège faunistique et floristique qui est modifié, avec une disparition des espèces autochtones les plus sensibles au profit d’espèces plus tolérantes comme les invasives.

Du point de vue de la biodiversité, une intensité et/ou une durée croissante des étiages soulignent une réduction de la quantité d’eau globalement disponible pour les milieux humides et d'eau douce. De plus, ces derniers étant des zones importantes de frai des poissons, des étiages plus longs/intenses/fréquents affectent leur reproduction (c'est aussi la déconnexion des annexes hydrauliques qui perturbent leur reproduction). Du point de vue des services écosystémiques, plus un milieu est en étiage intense et long, moins il est en mesure de remplir le service d’approvisionnement en eau douce.

Entre mai et septembre 2023, 16 123 observations ont été réalisées dans 93 départements dans le cadre du suivi usuel d'Onde. Les premiers assecs sont observés dès fin mai et s’amplifient jusqu'à fin août.

Avec 15% des observations de petits cours d'eau en assec et 87 départements touchés par au moins un assec, l'année 2023 est moins marquée par ce phénomène que l'année précédente qui était l'année du record de la proportion d'observations en assec et du nombre de départements touchés par au moins un assec depuis la création d'Onde en 2012.

La valeur de l'indicateur (15%) est du même ordre que les valeurs des années 2017 et 2020, plus faible que les valeurs des années 2019 et 2022, mais plus élevée que les valeurs des années 2018, 2021 et avant 2017. La série de données est cependant trop courte pour calculer une tendance statistiquement valide (d'un point de vue fonctionnement hydrologique).

Observations en assec par département entre 2013 et 2022

Observations en assec par département entre 2013 et 2022

Code indicateur: MH-B06-19-SE
Type d'indicateur : Indicateur

Jeux d'indicateurs

Biodiversité & milieux humides Biodiversité & changement climatique Biodiversité & eaux douces

Objectifs nationaux

  • Préserver et restaurer les écosystèmes et leur fonctionnement
  • Maîtriser les pressions sur la biodiversité
  • Améliorer l’expertise afin de renforcer la capacité à anticiper et à agir, en s’appuyant sur toutes les connaissances

Objectifs européens

  • Maintenir et restaurer les écosystèmes et leurs services

Producteur:

Office français de la biodiversité (OFB), Observatoire national des étiages - Onde (OFB).

Origine des données

Les données sont disponibles sur https://onde.eaufrance.fr/acces-aux-donnees

Disponibilité des valeurs

Annuelle

Rupture de série

Non

Méthode

Recueil mensuel et uniquement visuel des données d’observation de l’état d’écoulement superficiel des petits cours d’eau en tête de bassin versant, en particulier pendant la période estivale (Mai-Septembre), par les agents de terrain de l'OFB (aucune mesure quantitative).

Le réseau d’observation des écoulements est réparti sur l’ensemble du territoire. Les stations sont principalement positionnées sur les têtes de bassin versant des cours d’eau, secteurs peu suivis par les dispositifs existants, de manière à compléter les connaissances sur le fonctionnement hydrologique de ces milieux. L’objectif est de suivre les phénomènes d’étiages estivaux, qu’ils soient naturels ou amplifiés par des activités humaines.

L'indicateur utilise les données du suivi « usuel », qui doit assurer une connaissance stable dans le temps. Le protocole mis en oeuvre est homogène sur l’ensemble du territoire et régulier, réalisé mensuellement entre mai et septembre, au plus près du 25 de chaque mois (généralement à plus ou moins 2 jours).

L’état de l’écoulement est apprécié selon trois modalités :

  • « écoulement visible » : de l’eau s'écoule et de façon continue ;
  • « écoulement non visible » : de l’eau est présente, par exemple sous forme de flaques, mais aucun courant n’est visible ;
  • « assec » : l’eau est absente, évaporée ou infiltrée.

En 2022, les informations ont été recueillies sur 3248 stations d'observations, réparties sur 93 départements, soit en moyenne 35 par département. La répartition des stations a été pensée pour être représentative de la situation hydrographique de chaque département.

Robustesse

Très robuste

Précision

Très précis

Sensibilité

Sensible

Efficacité

Efficace

Accessibilité des données

Facilement accessibles

Homogénéité des données

Très homogènes

Fiabilité des données

Très fiables

Pérennité des données

Pérenne

Abondance des données

Abondantes

Coût de mobilisation

Coût faible

Niveau d'appropriation

Novice

Avantages

Les données utilisées pour produire l'indicateur proviennent d'un dispositif harmonisé sur l’ensemble du territoire métropolitain et pérenne au niveau national constitué d'un grand nombre de points d'observation (3000+). La binarité des observations (assec ou pas), peu soumis à l'appréciation individuelle, rend l'indicateur précis, fiable et robuste - mais ne permet pas de mesurer une gradation du phénomène à l'échelle de la station.

En revanche cette gradation est parfaitement perceptible à l'échelle nationale vu le très grand nombre de stations. Le réseau a été dimensionné en 2012 selon une approche nationale et homogène pour tous les départements.

Limites

Les données utilisées ne permettent pas d'avoir une mesure graduée du phénomène à l'échelle de la station (assec ou pas). Le suivi systématique dans Onde n'ayant lieu qu'une fois par mois, il est insuffisant pour suivre la durée des étiages : ce paramètre complémentaire et potentiellement utile n’est donc pas accessible actuellement via Onde.

Piste d'améliorations

Il serait envisageable de prendre en compte la modalité de rupture d'écoulement (et pas que l'assec) afin d'avoir une sensibilité plus fine en terme d'impact sur les milieux humides.

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