Petits cours d'eau asséchés en été
Petits cours d'eau asséchés en été
Les assecs représentent 15,0% des observations réalisées à l’été 2023
15 %
en 2023
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L'étiage est un phénomène naturel, qui peut être amplifié par les activités humaines de façon directe (prélèvements en eau) ou indirecte (changements climatiques). Il désigne le débit exceptionnellement faible d'un cours d'eau, ou exacerbation de ses basses eaux (parfois assimilé aux basses eaux saisonnières). L'étiage est ainsi considéré comme une période limitée dans l'année où les débits passent en dessous d'une valeur seuil, propre à chaque cours d'eau et calculée statistiquement.
L'indicateur correspond au % d'observations en assec (absence d'eau) lors des suivis usuels réalisés entre mai et septembre sur les stations d'observation du dispositif Onde.
Milieux concernés
Milieux d'eau douce
Milieux humides
Pressions
Destruction et fragmentation des habitats
Exploitation des ressources
Changement climatique
Politiques associées
Maitrise des pressions liées aux activités humaines
Action internationale et climatique
A quelle(s) question(s) répond cet indicateur
Interprétation de l'indicateur
Tous les milieux naturels aquatiques et terrestres, habitats et espèces protégés ou non, sont impactés par le manque d’eau. Certains milieux, comme les rivières des zones méditerranéens, sont soumises à des assèchements fréquents. Les organismes de ces cours d’eau sont adaptés mais l’aggravation des sécheresses en durée et en intensité, ainsi que leur récurrence, affectent durablement la biodiversité de ces milieux.
La recolonisation des milieux n’est pas systématique. Les impacts non réversibles suite à une sécheresse sont majoritairement la perte de la diversité avec la diminution du nombre d’individus d’une espèce ou la disparition d’espèces. Un lien évident existe par exemple entre le manque d’eau, les diminutions du nombre d’espèces et la dégradation morphologique d’un cours d’eau (fragilisation des écoulements des cours d’eau karstiques avec des infiltrations accélérées dues à la sécheresse). Les quatre années consécutives de sécheresse, de 2017 à 2020, n'ont fait que fragiliser ces milieux et le changement climatique en cours pourrait rapidement exacerber ce type de situation.
Le manque d’eau entraîne davantage de dysfonctionnements dans les petits et moyens cours d’eau en tête de bassin versant que dans les grands cours d’eau de plaine, en raison de leur plus grande sensibilité aux conditions climatiques. Les impacts sont spécifiques à chaque cours d’eau, mais les principales conséquences sur les habitats et le fonctionnement des milieux aquatiques sont :
• la fragmentation des cours d’eau (ou la rupture de la continuité écologique) : la baisse du niveau d’eau dans les rivières peut rendre certains obstacles, naturels ou non, infranchissables par les espèces aquatiques et peut également supprimer les relations entre les petits ruisseaux. Les déplacements des espèces aquatiques mobiles sont ainsi limités et leur cycle de vie se trouve bloqué à des périodes critiques (exemple des poissons migrateurs) ;
• l’élévation de la température de l’eau. La réduction de la vitesse de courant et de la hauteur d’eau rend les cours d'eau plus sensibles à la température de l’air et à l’ensoleillement. L’élévation de la température peut alors modifier directement la physiologie de certains organismes pouvant aboutir à leur mort en cas de stress thermique très important, et modifier les équilibres biologiques (phénomènes d’eutrophisation, développement de cyanobactéries, augmentation de la virulence de certains agents pathogènes...). La hausse de la température de l’eau induit une baisse du taux d’oxygène dissous, et une augmentation du risque d’eutrophisation s’il y a une forte disponibilité en nutriments ;
• l'assèchement linéaire: en cas de déficit extrême, les milieux aquatiques s'assèchent, entraînant la mort des organismes peu mobiles (ex: jeunes alevins ou jeunes batraciens);
• la modification de la qualité physico-chimique de l’eau. Une baisse importante des débits de l’eau peut limiter la dilution et l’évacuation des polluants, et ainsi augmenter leur concentration dans certaines portions de cours d’eau ;
• l’accélération de la prolifération d’espèces exotiques envahissantes. Face aux sécheresses récurrentes, c’est l’ensemble du cortège faunistique et floristique qui est modifié, avec une disparition des espèces autochtones les plus sensibles au profit d’espèces plus tolérantes comme les invasives.
Du point de vue de la biodiversité, une intensité et/ou une durée croissante des étiages soulignent une réduction de la quantité d’eau globalement disponible pour les milieux humides et d'eau douce. De plus, ces derniers étant des zones importantes de frai des poissons, des étiages plus longs/intenses/fréquents affectent leur reproduction (c'est aussi la déconnexion des annexes hydrauliques qui perturbent leur reproduction). Du point de vue des services écosystémiques, plus un milieu est en étiage intense et long, moins il est en mesure de remplir le service d’approvisionnement en eau douce.
Jeux d'indicateurs
Objectifs nationaux
- Préserver et restaurer les écosystèmes et leur fonctionnement
- Maîtriser les pressions sur la biodiversité
- Améliorer l’expertise afin de renforcer la capacité à anticiper et à agir, en s’appuyant sur toutes les connaissances
Objectifs européens
- Maintenir et restaurer les écosystèmes et leurs services
Producteur:
Office français de la biodiversité (OFB), Observatoire national des étiages - Onde (OFB).
Origine des données
Les données sont disponibles sur https://onde.eaufrance.fr/acces-aux-donnees
Disponibilité des valeurs
Annuelle
Rupture de série
Non
Les mesures portent uniquement sur des cours d’eau de rang de Stralher de 1 à 4 (petits cours d’eau).
À partir des données d'étiage de plus de 3200 stations réparties sur tout le territoire national, et visitées mensuellement pendant l'été (mai-septembre), est simplement calculé pour chaque département le % d'observations par mois où un assec est constaté. De plus, sur l'année entière, le nombre de départements touchés par au moins un assec est également calculé.
Robustesse
Très robuste
Précision
Très précis
Sensibilité
Sensible
Efficacité
Efficace
Accessibilité des données
Facilement accessibles
Homogénéité des données
Très homogènes
Fiabilité des données
Très fiables
Pérennité des données
Pérenne
Abondance des données
Abondantes
Coût de mobilisation
Coût faible
Niveau d'appropriation
Novice
Avantages
Les données utilisées pour produire l'indicateur proviennent d'un dispositif harmonisé sur l’ensemble du territoire métropolitain et pérenne au niveau national constitué d'un grand nombre de points d'observation (3000+). La binarité des observations (assec ou pas), peu soumis à l'appréciation individuelle, rend l'indicateur précis, fiable et robuste - mais ne permet pas de mesurer une gradation du phénomène à l'échelle de la station.
En revanche cette gradation est parfaitement perceptible à l'échelle nationale vu le très grand nombre de stations. Le réseau a été dimensionné en 2012 selon une approche nationale et homogène pour tous les départements.
Limites
Les données utilisées ne permettent pas d'avoir une mesure graduée du phénomène à l'échelle de la station (assec ou pas). Le suivi systématique dans Onde n'ayant lieu qu'une fois par mois, il est insuffisant pour suivre la durée des étiages : ce paramètre complémentaire et potentiellement utile n’est donc pas accessible actuellement via Onde.
Piste d'améliorations