Présence des espèces exotiques envahissantes sur les sites humides emblématiques entre 2010 et 2020

Présence des espèces exotiques envahissantes sur les sites humides emblématiques entre 2010 et 2020

86 % des sites humides emblématiques de métropole et d'Outre-mer ont hébergé entre 2010 et 2020 au moins une espèce exotique envahissante.

86 %

en 2020

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Origine des données : SDES/OFB, Evaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020. Traitements : SDES, avril 2021.
Origine des données : SDES/OFB, Evaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020. Traitements : SDES, avril 2021.
Origine des données : SDES/OFB, Evaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020. Traitements : SDES, avril 2021.
Origine des données : SDES/OFB, Evaluation nationale des sites humides emblématiques 2010-2020. Traitements : SDES, avril 2021.
Nom complet de l'indicateur : Proportion des sites humides emblématiques ayant hébergé au moins une espèce exotique envahissante entre 2010 et 2020

Définition:

Issu de l’évaluation nationale des sites humides emblématiques (campagne 2010-2020) initiée en 2019 par le Ministère en charge de l’environnement et l'Office français de la biodiversité, cet indicateur renseigne sur la proportion de sites ayant constaté la présence d'au moins une espèce exotique envahissante entre 2010 et 2020. 223 sites humides (174 en métropole et 49 en Outre-mer) ont été identifiés pour cette évaluation. Les retours des experts, issus de divers organismes (établissements publics, collectivités locales, associations de protection de l’environnement...), ont permis de dresser un bilan de la situation sur 165 sites (140 en métropole et 25 en Outre-mer). L'indicateur principal permet de caractériser la pression des espèces exotiques envahissantes sur les sites humides emblématiques entre 2010 et 2020 au travers de la part de sites qui ont été concernés par au moins une espèce au cours de ces dix dernières années. À la question '*Selon vous, entre 2010 et aujourd’hui, est-ce que les espèces exotiques envahissantes ont exercé une pression sur le site ?*', les référents pouvaient préciser le groupe de l'espèce concernée (faune ou flore), son nom ainsi que son degré d'extension sur le site. Cet indicateur est produit à l'échelon métropolitain, ultramarin et par typologie de zones humides. Les référents ont précisé la situation sur la base d'une liste de 40 espèces animales et 32 espèces végétales pour la métropole et 49 espèces animales et 35 espèces végétales pour les territoires ultramarins qui a été élaborée notamment à partir de la liste des espèces exotiques envahissantes préoccupantes pour l’Union européenne (listes du Règlement européen). Le sous-indicateur "Modalités de gestion des espèces" vise à apprécier le ou les mode(s) de gestion employé(s) par les gestionnaires pour limiter, voire enrayer la prolifération des espèces exotiques envahissantes et indigènes à fort développement rencontrées sur les sites humides emblématiques. Ce sous-indicateur est produit à l'échelon national (métropole et Outre-mer) et globalise les espèces exotiques envahissantes et indigènes à fort développement. Il concerne donc un périmètre plus large que l'Indicateur principal, qui porte sur les seules espèces exotiques envahissantes. La question posée était '*Selon vous, entre 2010 et aujourd’hui, sur les espèces exotiques envahissantes ou les espèces indigènes à fort développement que vous avez identifiées, y a-t-il eu des actions qui ont été menées pour limiter leur expansion ?*', et les référents interrogés pouvaient citer un ou plusieurs mode(s).
Date de mise à jour:
Considérée comme une des causes principales de perte du vivant à l’échelle planétaire, l’expansion des espèces exotiques envahissantes, introduites de manière volontaire ou involontaire est un enjeu majeur des pouvoirs publics. De par son positionnement de carrefour géographique, la diversité de ses climats et milieux naturels, mais également l’importance des flux de marchandises et de personnes sur son territoire, la France est particulièrement concernées par cette problématique. En métropole, on recense près de 1 400 espèces exotiques de flore et plus de 700 espèces exotiques de faune, en Outre-mer, près de 400 espèces animales et végétales introduites. L'évaluation nationale des sites humides emblématiques traduit cette situation. Il est donc fondamental de suivre l'évolution de cette pression subie par les MH en France. Par ailleurs, divers moyens de lutte sont employés pour y remédier, et il est donc utile de les quantifier également.

Milieux concernés

Milieux humides

Pressions

Espèces exotiques envahissantes

Politiques associées

Gestion des espaces naturels

Maitrise des pressions liées aux activités humaines

A quelle(s) question(s) répond cet indicateur

Comment la biodiversité évolue-t-elle en France ?
Comment les éléments de la biodiversité identifiés comme majeurs évoluent-ils en France ?
Comment évoluent les pressions majeures que notre société fait peser sur la biodiversité ?

Interprétation de l'indicateur

Une progression de la part de sites touchés par des espèces exotiques envahissantes serait un signe de pressions accrues subies par les écosystèmes humides. L'affinement de l'indicateur par grand type de milieux humides permet en outre de vérifier si certains milieux sont plus concernés que d'autres. Enfin, le degré d'intervention reflète la prise de conscience de la menace représentée par les espèces exotiques envahissantes et la volonté d'agir.
Entre 2010 et 2020, 86 % des sites humides emblématiques de métropole et d'Outre-mer ont été concernés par au moins une espèce exotique envahissante (87 % en métropole et 80 % en Outre-mer). Entre 2000 et 2010, c'était en moyenne 97 % des sites de métropole et 52 % des sites d’Outre-mer qui reconnaissaient l’existence de problèmes liés à des espèces envahissantes. Les chiffres des 2 évaluations ne sont toutefois pas directement comparables, car le nombre de sites pris en compte différait (avec notamment moins de sites ultramarins dans la première évaluation), et les questions posées différaient pour partie. En moyenne, les sites ultramarins hébergeaient en 2010-2020 5 espèces envahissantes de faune et 5 de flore, et ceux de la métropole 9 et 6, respectivement. Le Ragondin demeure, de loin, l'espèce animale posant problèmes la plus répandue en métropole (78 % des sites), suivi du Silure glane (69 %) et du Rat surmulot (66 %). En Outre-mer, l'Achatine (50 %) et la Souris grise (44 %) sont les espèces les plus fréquemment mentionnées. La Jussie (58 %), l'Aster américain (54 %) et le Baccharis à feuilles d'arroche sont les trois espèces végétales problématiques les plus répandues en métropole, alors qu'en Outre-mer, le roseau à massette tient ce rôle (50 %). La gestion et la limitation des espèces exotiques envahissantes sur les sites humides emblématiques au cours de ces dix dernières années se concentrent autour de trois axes principaux que sont l'arrachage, le fauchage et le brûlage (67% des cas), le piègeage et le tir de régulation (59 % des cas) ou encore la battue et la chasse administratives (45% des cas).
Code indicateur: SNB-B06-21-EEESH-21

Jeux d'indicateurs

Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) - Synthèse Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) - Nature Biodiversité & milieux humides

Objectifs nationaux

  • Préserver et restaurer les écosystèmes et leur fonctionnement
  • Maîtriser les pressions sur la biodiversité
  • Préserver les espèces et leur diversité
  • Garantir la durabilité de l’utilisation des ressources biologiques

Objectifs européens

  • Maintenir et restaurer les écosystèmes et leurs services
  • Lutter contre les espèces invasives

Producteur:

SDES/OFB

Origine des données

Les données sources sont issues des résultats de la dernière 'Évaluation nationale des sites humides emblématiques', menée en 2010-2020 - ces évaluations ayant lieu tous les 10 ans. Prévue par le Plan national d’action en faveur des zones humides, elle a pour objectif de dresser un bilan global de l’état des zones humides en 2020 et de leur évolution entre 2010 et 2020 au travers de 10 thématiques dont une dédiée aux espèces exotiques envahissantes et indigènes à fort développement.

Disponibilité des valeurs

> 5 ans

Rupture de série

Non

Méthodologie :

La méthode repose essentiellement sur le dire d'experts ayant une connaissance approfondie des sites, avec une certaine profondeur historique.

De par son pas de temps significatif (tous les 10 ans), un important travail avec toutes les parties prenantes a permis de reprendre contact sur les territoires et d’identifier les référents susceptibles de pouvoir répondre au questionnaire en ligne pour la campagne 2010-2020. Étoffer la liste des sites (notamment ceux sous-représentés : massifs à tourbières, plaines intérieures, littoral méditerranéen, outre-mer) a, par ailleurs, été une priorité. Un questionnaire en ligne a été conçu dans l’objectif de permettre de refléter au mieux les enjeux actuels et intégrer les attentes des territoires. En parallèle, la mise en place d’un projet tutoré sur l’exploitation des données terrain aura pour objectif d’affiner cette analyse à dire d’expert.
 
- Les sites évalués

Afin de conserver une continuité dans l’analyse des réponses, l’ensemble des 206 sites de la précédente évaluation (campagne 2000-2010) a été conservé. Ces sites, identifiés, à l’époque, par l’Observatoire national des zones humides, porté par l’Institut français de l’environnement puis par le ministère en charge de l’Environnement, sont classés en 6 types de sites humides : vallées alluviales, littoral atlantique, de la Manche et de la mer du Nord, zones humides d’outre-mer, plaines intérieures, littoral méditerranéen et massifs à tourbières.

Pour la campagne 2010-2020, le choix a été fait de conserver cette typologie de zones humides et de l’enrichir avec :

  • les sites Ramsar, qui n’avaient pas été intégrés lors de la campagne 2000-2010 ;
  • ceux ayant été labellisés entre temps ;
  • ceux en cours de labellisation aujourd’hui qui seront très certainement labellisés Ramsar lors de la prochaine évaluation 2020-2030.
  • de nouveaux sites présentant de forts enjeux locaux, ont également été ajouté au panel.

Cet inventaire pour la nouvelle campagne 2010-2020 porte ainsi sur 223 sites (174 en métropole et 49 en outre-mer).

- Les référents mobilisés

L’annuaire des référents mobilisés pour la campagne 2010-2020 a été élaboré à partir de celui de l’ancienne évaluation 2000-2010 (complétude de la liste existante par les membres du Comité de pilotage, prise de contact auprès des référents de l’ancienne évaluation, recoupement avec les bases existantes SIN2 et RAMSAR, retour des pôles relais). Ces référents sont issus de structures assurant le suivi administratif (DREAL, DEAL, DAFE, DDT, AE, collectivité...) et la gestion technique/opérationnelle (association, fédération…).

Deux critères onr dû être respectés pour être référent d’un site :

  • connaître le site de préférence depuis plus de 10 ans (dans le cas contraire, ce dernier peut s'appuyer sur une personne ayant cet historique)
  • avoir une connaissance ou gérer le site sur sa majeure partie

Afin de pouvoir limiter les biais de réponse, plusieurs référents d’une même structure onr pu être sollicités et plusieurs structures ont pu être invitées à compléter le questionnaire pour un même site. De même, un référent qui assure la gestion de plusieurs sites a reçu plusieurs questionnaires.

 Plus de 1 200 référents ont été contactés.

- Périmètres des sites

Afin de pouvoir visualiser le périmètre du site faisant l’objet de l’évaluation, un module de cartographie dynamique a été élaboré. Ce module permet d’identifier le site sur le territoire et d’effectuer un croisement avec d’autres couches (Corine Land Cover 2018, orthophotographie, topographie, SCAN25) : https://ssm-ecologie.shinyapps.io/carto_enquete_enzh/


- Questionnaire

Un questionnaire en ligne structuré en 10 thématiques (activités humaines et leurs pressions, étendue et état des milieux humides présents sur le site, état des espèces communes et à forts enjeux, problématiques liées à l’hydrologie et l’hydraulique, problématiques liées à la faune et la flore envahissante, effets du changement climatique et impacts perçus ou potentiels ainsi que services rendus à la société) a été adressé aux référents. L’exploitation des 422 questionnaires retournés par les référents a permis de couvrir 85 % des sites initialement prévus et d’en évaluer ainsi 161 en métropole et 28 en outre-mer (cf. onglet 'Carte' dans le fichier de données').

Robustesse

Assez robuste

Précision

Précis

Sensibilité

Sensible

Efficacité

Efficace

Accessibilité des données

Facilement accessibles

Homogénéité des données

Assez homogènes

Fiabilité des données

Fiables

Pérennité des données

Pérenne

Abondance des données

Abondantes

Coût de mobilisation

Coût faible

Niveau d'appropriation

Novice

Avantages

Cette évaluation permet de dresser une vision de l'état global de zones humides emblématiques sur un pas de temps de 30 ans (évaluations 1990-2000, 2000-2010 et 2010-2020). Elle permet de dégager des tendances sur la base de ressentis d'experts entre les différentes évaluations.

Limites

La sur-représentation des sites de métropole (140 en métropole contre 25 en Outre-mer) fait que la valeur de l'indicateur national global reflète surtout celle de métropole (valeurs très proches). La déclinaison par territoire (FM et OM) permet toutefois de nuancer les résultats. L'évaluation décennale repose sur un panel de sites qui varie pour partie d'une campagne à l'autre. Elle dépend par ailleurs d'un panel d'experts qui d'une part évolue dans le temps, et d'autre part n'est pas absolument homogène, plusieurs experts pouvant avoir une appréciation différente, individuelle, d'un même phénomène. Enfin, les questions posées ne sont pas rigoureusement les mêmes d'une évaluation à l'autre, ce qui peut entraîner un biais dans les réponses. Les questions différaient par exemple entre les évaluations 2000-2010 et 2010-2020, affectant potentiellement l'homogénéité des données. Au total, les résultats issus de l'évaluation sont de nature plutôt qualitative.

Piste d'améliorations

Un recoupement avec les données de distribution des espèces exotiques envahissantes (INPN) permettrait de conforter ces résultats par des données objectives de présence des espèces.

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