Espèces exotiques envahissantes

écrevisse
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Espèces exotiques envahissantes

Comment évolue la situation des espèces exotiques envahissantes ?

Mise à jour 03 décembre 2022

Une espèce exotique envahissante est une espèce introduite par les humains, volontairement ou par accident, dans un territoire qui n’est pas son aire de répartition naturelle et dont l’implantation et la propagation menacent les écosystèmes, habitats ou espèces indigènes (présentes naturellement sur le territoire), avec parfois des conséquences sur les activités économiques ou la santé humaine. Les activités humaines ont considérablement amplifié le phénomène de dispersion d’espèces entre écosystèmes. C’est le cas notamment des échanges liés au commerce international, qui ont augmenté d’un facteur 10 au cours des dernières années.

1. Définition des critères

1. Définition des critères

Toutes les espèces exotiques ne sont pas envahissantes, seulement 10 à 15 % le deviennent. Une espèce exotique doit franchir quatre barrières avant d’atteindre le statut d’espèce exotique envahissante (EEE)  :

  • introduction : arrivée sur un territoire dont elle n’est pas originaire ;
     
  • acclimatation : survie sur son nouveau territoire ;
     
  • naturalisation : reproduction sur son nouveau territoire ;  
     
  • expansion : colonisation de ce territoire, au détriment d’espèces locales.

Les EEE s'observent dans l’ensemble des groupes taxonomiques (mammifères, invertébrés, poissons, algues, champignons, etc.) et colonisent divers habitats, qu’ils soient terrestres, dulcicoles ou marins, pouvant causer des dommages environnementaux très graves.

En France métropolitaine, 1379 espèces exotiques de flore et 708 espèces exotiques de faune ont été recensées.

Présence des espèces exotiques envahissantes en métropole (2018) Olivier Debuf / OFB
Ce qu'il faut retenir ...

Le nombre d’espèces exotiques envahissantes a augmenté de 70 % dans les 21 pays qui ont présenté des données détaillées depuis 50 ans.

2. Les causes d’apparition

2. Les causes d’apparition

La présence d’espèces exotiques envahissantes (EEE) peut être due à différentes origines. Chaque espèce est porteuse d’une histoire.

La plupart des EEE ont été introduites volontairement dans un autre pays ou une autre région pour des activités commerciales ou de loisirs, bien que dans certains cas, l’arrivée de l’espèce dans le milieu naturel soit accidentelle.

Les principales voies d’introduction recensées sont:

  • Aquariophilie (élodées, des plantes aquatiques flottantes ; Caulerpa taxifolia, “l’algue tueuse” de Méditerranée, relâchée accidentellement de l’aquarium de Monaco dans les années 1990)
  • Animaux de compagnie (tortue de Foride, concurrençant la tortue cistude d’Europe)
  • Ornementation (renouée du Japon, griffe de sorcière)
  • Pêche (poissons relâchés pour “enrichir” la diversité piscicole, par exemple la perche-soleil)
  • Chasse (cerf de Virginie introduit à Saint-Pierre-et-Miquelon)
  • Élevage (exploitation de la fourrure de mammifères carnivores : vison d’Amérique, menaçant le vison d’Europe ; ragondin)
  • Aquaculture / Pisciculture (écrevisses américaines, carpe argentée)
  • Agriculture / Sylviculture (filière bois autour du pin des Caraïbes en Polynésie française).  

Diaporama d'espèces exotiques envahissantes introduites volontairement dans un autre pays

Tortue de Floride (Trachemys scripta elegans)
Tortue de Floride (Trachemys scripta elegans)
Griffe de sorcière (Carpobrotus edulis) Clothilde Marcel / OFB
Griffe de sorcière (Carpobrotus edulis)
Perche soleil (Lepomis gibbosus) Séverine Bignon / Office français de la biodiversité
Perche soleil (Lepomis gibbosus)
Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus) Valentin Viennot
Cerf de Virginie (Odocoileus virginianus)
Vison d’Amérique (Neovison vison) Stephan Morris / INPN
Vison d’Amérique (Neovison vison)

D’autres EEE ont été introduites involontairement, selon deux mécanismes principaux : « contamination d’une marchandise »(par exemple des insectes dans du bois de charpente) et « clandestinité d’un transport », qui compte quatre voies :

Moule Zebrée (Dreissena polymorpha) Damien Combrisson / INPN
Moule Zebrée (Dreissena polymorpha)

 


aérienne

terrestre (route, ferroviaire)

fluviale (moule zébrée via les canaux, causant la disparition de moules d’eau douce indigènes)

maritime (par exemple des algues sur des coques de bateaux ou via l’eau de ballast des navires, crépidule arrivée en Normandie lors du débarquement en 1945).

 

Ce qu'il faut retenir ...

Certaines études indiquent que le changement climatique favoriserait les espèces exotiques envahissantes, davantage capables d’adapter leur physiologie.

Source : lien

3. Les conséquences de leur présence

3. Les conséquences de leur présence

Les impacts écologiques des espèces exotiques envahissantes sont parfois difficiles à quantifier, mais sont souvent irréversibles.  

On peut classer les conséquences dues aux espèces exotiques envahissantes en trois catégories :
 

Impacts sur la biodiversité :
 

Modification des écosystèmes (par exemple ralentissement des cours d’eau par l’égérie dense, avec des conséquences sur la température et l’acidité de l’eau, une modification de la chaîne alimentaire, une fragilisation des berges)
 

Compétition (perruche à collier en concurrence avec les oiseaux indigènes et les chauves-souris pour l’accès à la nourriture et aux sites de nidification ; danger de la coccinelle asiatique pour les coccinelles locales)  
 

Prédation (du rat noir sur les poussins de puffin cendré et les œufs et poussins de puffin de Méditerranée sur les îles marseillaises, décimant des populations entières ; grenouille-taureau se nourrissant d’amphibiens, de poissons, de micro-mammifères, d’oiseaux, de mollusques et d’insectes ; frelon asiatique s’attaquant aux ruches et aux abeilles en dévorant leurs larves ; capricorne asiatique, coléoptère xylophage, dont les larves creusent le bois vivant et sain, conduisant à la mort de l’arbre)
 

Hybridation (érismature à tête rousse, canard d’origine américaine, hybridée avec sa cousine indigène, érismature à tête blanche, ainsi menacé de disparition en Europe) 
 

Maladies (chancre coloré, champignon arrivé en France en 1944 par l’intermédiaire de caisses de munitions infectées en provenance des États-Unis, s’attaquant exclusivement aux platanes et entraîne leur mort).
 

Perruche à collier (Psittacula krameri) Jacques Comolet-Tirman / INPN
Perruche à collier (Psittacula krameri)
Puffin cendré (Calonectris diomedea Xavier Rufray / Biotope
 Name Puffin cendré (Calonectris diomedea
Impacts socio-économiques
 
Écureuil de Pallas (Callosciurus erythraeus
Écureuil de Pallas

Nuisances aux infrastructures (écureuil de Pallas rongeant fils téléphoniques, tuyaux d’arrosage, structures en bois des maisons en région PACA ; accumulations de plantes exotiques, pouvant colmater les pompes des circuits de refroidissement des centrales nucléaires)
 

Pertes agricoles (raisin d’Amérique colonisant les champs de maïs dans les Landes)  
 

Pertes piscicoles (pseudorasbora, poisson porteur sain d’un parasite mortel pour la plupart des autres espèces de poissons : l’agent rosette).

 

Impacts sur la santé
 

allergies (pollen de l’ambroisie à feuilles d’armoise pouvant provoquer rhinites, urticaires, toux, eczéma, conjonctivites, asthme, trachéites)

piqûres (fourmis électriques de Nouvelle-Calédonie)

dengue, chikungunya (épidémies en Outre-mer et cas qui se multiplient en métropole du fait de la transmission par le moustique tigre)

leptospirose (maladie pouvant être mortelle, véhiculée par le rat et le ragondin).
 

Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia) Arnaud Albert / OFB
Ambroisie à feuilles d’armoise (Ambrosia artemisiifolia)
Moustique tigre (Aedes albopictus) Pixabay Licence
Moustique tigre (Aedes albopictus)

 

 

Ce qu'il faut retenir ...

Leur propagation menacent les écosystèmes, habitats ou espèces indigènes (présentes naturellement sur le territoire), avec parfois des conséquences sur les activités économiques ou la santé humaine

4. Les milieux impactés

4. Les milieux impactés

La France métropolitaine a une position de carrefour géographique européen : beaucoup de flux de marchandises et de personnes traversent le pays entre l’est et le sud de l’Europe. Elle présente également une forte diversité de climats et de milieux. Quatre des cinq zones biogéographiques européennes sont présentes en métropole (atlantique, méditerranéenne, alpine et continentale).

 

Indicateurs ONB

Évolution du nombre moyen d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain

12

espèces exotiques envahissantes

en 2023

Métropole

Évolution du nombre moyen d’espèces exotiques envahissantes par département métropolitain

Depuis 1984, un département de métropole compte en moyenne 12 espèces exotiques envahissantes de plus tous les dix ans.

Milieux terrestres


Les mammifères introduits peuvent causer des dommages écologiques et économiques importants (rats, chats sauvages, très nuisibles pour la faune indigène, surtout les oiseaux).

Les rats sont une menace mondiale pour de nombreuses espèces indigènes. Ils modifient les communautés végétales, affectent les plantes endémiques dont ils consomment les graines et favorisent la dispersion de certaines plantes exotiques envahissantes. Ils sont impliqués dans la disparition de diverses espèces de reptiles, d’amphibiens et d’oiseaux endémiques.

 

 Milieux aquatiques d'eau douce
Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii) Franck Fetzner / Office français de la biodiversité
Écrevisse de Louisiane (Procambarus clarkii)

 

Les milieux aquatiques et humides sont particulièrement affectés par les espèces exotiques envahissantes, animales et végétales (plantes introduites pour l’ornementation des bassins extérieurs et des aquariums, avec des conséquences désastreuses du fait de leur développement extrêmement rapide, telles les jussies, la Jacinthe d’eau).

L’écrevisse de Louisiane : espèce exotique envahissante originaire du Mexique et des États-Unis, elle fait concurrence à l’écrevisse à pattes blanches, espèce autochtone  autrefois abondante sur l’ensemble du territoire et dont les populations ont diminué. En outre, l’écrevisse de Louisiane est porteuse d’une maladie mortelle pour l’écrevisse indigène.

 

 

 

 

Milieux marins
Poisson-lion, aussi appelé rascasse volante (Pterois volitans) Benjamin Guichard / Office français de la biodiversité
Poisson-lion, aussi appelé rascasse volante (Pterois volitans)

 

Malgré leurs grandes étendues, les différents milieux marins de la planète sont touchés par les EEE : poissons, crustacés (crabe-vert à Saint-Pierre-et-Miquelon), algues (colonies d’ulves et sargasses notamment).

Le poisson-lion : En 1992, lors d’un ouragan en Floride, un aquarium fut endommagé et des poissons-lions sont déversés dans l’Atlantique. Observé pour la première fois en Guadeloupe en 2010, il est considéré comme l’une des menaces majeures pour les écosystèmes coralliens dans les Caraïbes. Carnivore vorace et sans prédateur, il se nourrit de petits invertébrés et de poissons.

 

 

 

 

Les îles de la France ultramarine
Iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima) Antoine Forget / Office français de la biodiversité
Iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima)

 

Les espèces exotiques envahissantes ont des impacts particulièrement négatifs dans les Outre-mer. Ces milieux, principalement insulaires, sont isolés géographiquement et ont une faible superficie. Beaucoup d’espèces y vivant sont endémiques, c’est-à-dire qu’elles existent exclusivement sur un territoire donné (comme le Tuit-tuit à la Réunion, l’iguane des Petites Antilles ou le raisinier de la Caravelle en Martinique). Elles ont évolué pendant des millénaires en l’absence de grands prédateurs ou d’herbivores terrestres. Elles n’ont donc pas développé de capacité de défense face à la colonisation par des espèces exotiques envahissantes. Cette vulnérabilité explique les restrictions de transport de végétaux et d’animaux vers les l’Outre-mer.

Centre de ressources destiné aux acteurs de la conservation de la biodiversité dans les territoires d'Outre mer
Te Me UM Outre-Mer

Le centre de ressources Terres et Mers UltraMarines diffuse de nombreuses informations concernant l’actualité de la conservation de la nature dans les territoires d’outre-mer français.

Ressources

Consulter
Ce qu'il faut retenir ...

Le territoire français se trouve fortement touché par les espèces exotiques envahissantes, dont la présence ne cesse d’augmenter à un rythme de plus en plus élevé. La liste des EEE présentes en France peut être consultée en ligne.

5. Le cas des outres-mer

5. Le cas des outres-mer

En 2016, 60 espèces parmi les 100 espèces considérées comme les plus envahissantes au monde selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) ont été identifiées dans les Outre-mer français. Elles y sont impliquées dans 53 % des extinctions d’espèces recensées, bien qu’il s’agisse d’un ensemble de facteurs corrélés qui soient la cause de ces disparitions. À terme, l’un des risques est l’uniformisation des paysages naturels, avec la régression voire la disparition d’espèces indigènes, remplacées par une faune et une flore exotiques et banales.

 

Indicateurs ONB

Nombre d'espèces en Outre-mer parmi les plus envahissantes au monde

60

sur 100 des espèces les plus envahissantes au monde

en 2016

Outre-mer

Nombre d'espèces en Outre-mer parmi les plus envahissantes au monde

Parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde, 60 sont présentes dans au moins un Outre-mer français.

Sur l’île de La Réunion, la liane papillon s’enroule autour des troncs et branches des espèces locales, les étouffant progressivement et remplaçant ainsi la végétation originelle. Elle peut atteindre 15 mètres de long, et se dissémine très rapidement grâce à ses fruits ailés qui sont transportés par le vent. 

La Nouvelle-Calédonie figure parmi les 34 points chauds de la biodiversité mondiale parce qu’elle occupe le troisième rang mondial en termes d'endémisme (après Hawaï et la Nouvelle-Zélande) et héberge des EEE qui dégradent ses écosystèmes précieux (cerf de Java, cochon féral, rat)

À Wallis et Futuna, une liane envahissante étouffe de nombreux arbres et envahit 40 % des forêts, Merremia Peltata. Elle a été introduite pendant la seconde guerre mondiale par les Américains dans plusieurs îles du Pacifique pour camoufler les avions américains de la vue des pilotes japonais.
 

À Tahiti, un arbre ornemental, le Miconia, a remplacé les forêts primaires par des couverts denses monospécifiques, empêchant la lumière d’arriver au sol. Le sous-bois devenu rouge sombre, de la couleur des faces inférieures des feuilles, ne permet plus la régénération des plantes indigènes. Entre 40 et 70 espèces de plantes endémiques sont directement menacées de disparition. Le “cancer vert de Tahiti” figure parmi les 100 espèces envahissantes les plus nuisibles du monde (UICN). 

Parmi les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF), le lapin a provoqué une profonde mutation du couvert végétal et une crise érosive sur l’île de Kerguelen ; sur l’île Juan de Nova, des chats harets introduits au début du 20ème siècle se nourrissent de sternes fuligineuses, faisant passer la colonie de 2 millions de couples (en 2002) à 450 000 (en 2013) ; enfin, sur l’île Amsterdam, un troupeau de vaches abandonnées en 1871 s’est fortement développé, occasionnant des dégâts importants aux écosystèmes et à des espèces sensibles comme l’albatros d’Amsterdam, endémique, ou le phylica, seule espèce d’arbre indigène de l’île.

Liane papillon (Hiptage benghalensis), Île de La Réunion
Liane papillon, Île de La Réunion
Cerf de Java (Rusa timorensis), Nouvelle-Calédonie Oksana / INPN
Cerf de Java, Nouvelle-Calédonie
Cancer vert de Tahiti (Miconia calvescens) Jean-Yves Meyer / INPN
Cancer vert de Tahiti  (Miconia calvescens)

En Outre-mer, la régression des espèces indigènes aboutit parfois à l’extinction d’espèces. Ainsi, l’euglandine, un escargot géant et carnivore de Floride, a été introduit en Polynésie française à des fins de lutte biologique contre l’achatine, un autre escargot géant, africain, introduit lui pour l’élevage, mais qui dévastait les cultures. L’euglandine est responsable de l’extinction de 57 espèces d’escargots endémiques de la famille des partulidés, une famille d'escargots terrestres endémiques des îles du Pacifique.

Ce qu'il faut retenir ...

En 2016, 60 espèces parmi les 100 espèces considérées comme les plus envahissantes au monde selon l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) ont été identifiées dans les Outre-mer français

6. La législation et les mesures de gestion

6. La législation et les mesures de gestion

La législation
 

La réglementation internationale

Dans le cadre de la Convention sur la diversité biologique de 2010 à Nagoya, au Japon,  les parties ont adopté le plan stratégique pour la biodiversité 2011-2020, comprenant les 20 objectifs d’Aichi, que les États signataires, dont la France, se sont engagés à atteindre d’ici 2020. Le 9ème objectif concerne spécifiquement les EEE.
“D’ici à 2020, les espèces exotiques envahissantes et les voies d’introduction sont identifiées et classées en ordre de priorité, les espèces prioritaires sont contrôlées ou éradiquées et des mesures sont en place pour gérer les voies de pénétration, afin d’empêcher l’introduction et l’établissement de ces espèces.”
 

La réglementation européenne

Depuis 2014, l’Union Européenne a mis en place un Règlement européen sur les Espèces exotiques envahissantes sur son territoire, qui a pour objectifs de prévenir l’introduction d’EEE, détecter leur apparition et gérer celles déjà implantées.
 

La réglementation à l'échelle française

La France a établi en 2017 une Stratégie nationale relative aux espèces exotiques envahissantes. Sur tout le territoire (métropolitain et ultramarin), des plans d’action territoriaux sont mis en place, en s’appuyant notamment sur le Centre de ressources sur les Espèces exotiques Envahissantes co-piloté par l’OFB et le Comité français de l’UICN.

 

Les mesures de gestion
 

Des plans de lutte sont mis en œuvre au niveau local pour limiter, voire éradiquer les EEE, en ayant recours à différentes techniques, souvent laborieuses et coûteuses. Des précautions doivent être prises pour éviter que ces interventions n’engendrent une dispersion supplémentaire de ces espèces.

Contrôle des plantes : arrachage, faucardage (coupe), moisson (coupe avec récolte), gyrobroyage, brûlage, pâturage, bâchage, etc. ;
 

Régulation des populations des animaux : piégeage, tir, chasse, pêche, stérilisation, récolte des pontes, lutte chimique (empoisonnement), vidange de plans d’eau, modification du milieu, etc. ;
 

Exclusion : effarouchement, barrières et clôtures ;
 

Contrôle biologique : de la même manière que la lutte biologique en agriculture, il vise à réguler une espèce jugée nuisible. Cette technique est peu utilisée en Europe car elle doit être maniée avec une grande prudence afin d’éviter des conséquences plus graves que la problématique de départ (comme ce fut le cas avec la coccinelle asiatique qui a entraîné le déclin des coccinelles européennes dans sa lutte contre les pucerons). Mais des expérimentations encourageantes ont été réalisées en Outre-mer (un champignon contre le Miconia à Tahiti, une mouche bleue contre la vigne marronne à La Réunion) ;
 

Valorisation socio-économique : Les EEE peuvent devenir une ressource commercialement exploitable, par exemple par la pêche (poisson-lion, silure glane, écrevisses américaines, crépidule), la vannerie (jacinthe d’eau), la production de bois (acacia, goyavier-fraise, robinier faux-acacia), l’industrie pharmaceutique (extraction du resvératrol contenu dans les rhizomes de renouées asiatiques), la valorisation organique des déchets verts (compostage, méthanisation, etc.), mais aussi l’incitation au prélèvement et à la consommation (sensibilisation et primes à la capture (ragondin) et à la chasse (cerf en Nouvelle-Calédonie), etc. Néanmoins ces mesures doivent faire l’objet de précautions et de cadrages.

 

7. Les coûts induits par les EEE

7. Les coûts induits par les EEE

Les coûts induits par les EEE pour les États membres de l’UE ont été évalués à 12,5 milliards d’euros par an (dont 9,6 Md€ au titre des mesures de lutte et 2,8 Md€ au titre des dommages occasionnés)

En France, une enquête du ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie de 2015 indique que le coût serait en moyenne de 38 millions d’euros par an sur la période 2009-2013, dont 19 M€/an dépensés au titre de la gestion des EEE (68 % en Outre-mer et 32 % en métropole) et 19 M€/an pour les dommages occasionnés. Ces coûts, probablement sous-estimés, sont en hausse sur la période. Les répondants à l’enquête ont rapporté la présence de plus de 600 EEE, mais 11 d’entre elles concentrent 58 % des dépenses, soit, dans l’ordre décroissant : le moustique-tigre, le cerf de Java et le cochon féral en Nouvelle-Calédonie, les jussies, les élodées, le ragondin et le rat musqué en métropole, le rat, le chat et la souris grise en Outre-mer, et les renouées en métropole. Plus de 50 % des dépenses nationales ont lieu sur 3 territoires : La Réunion, la Nouvelle-Calédonie, et les Terres Australes et Antarctiques Françaises.

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