Pollutions

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Pollutions

Comment évoluent les différentes pollutions ?

Mise à jour 31 janvier 2024

Les pollutions induites par les activités humaines sont nombreuses et diversifiées. Une pollution peut résulter de l’introduction d’un polluant dans un milieu ou d’une perturbation des conditions du milieu. Elle entraîne la dégradation d’un écosystème. Un polluant est une substance artificielle ou naturelle, introduite par l’Homme dans un milieu où elle était auparavant absente ou présente en faible quantité. Les pollutions peuvent être diffuses, c'est-à-dire dues à de multiples rejets de polluants dispersés dans l'espace et dans le temps (et donc difficilement identifiables), ou accidentelles, produites localement et ponctuellement, telles que les marées noires.

Les effets « cocktails », autrement dit la présence et/ou l’accumulation de plusieurs polluants, rendent les prévisions des conséquences d’une pollution donnée très délicates à déterminer. L’effet cumulé de plusieurs polluants est souvent plus fort que la simple addition des effets individuels de chaque polluant. 

Les pollutions liées aux activités humaines touchent tous les aspects de l’environnement : air, eau (douce, salée), sols (y compris le permafrost), nuit, sédiments et enfin êtres vivants. Il existe ainsi différentes catégories de pollutions, qui peuvent être classées soit en fonction de la nature de leurs polluants, du compartiment de l’environnement affecté ou de la nature de ses effets.

1. Les pollutions mécaniques

1. Les pollutions mécaniques

Ce type de pollutions est caractérisé par une accumulation excessive de matière en suspension. Elles peuvent affecter tous les types de milieux de manière passive.


Les particules minérales issues d'industries extractives (mines, carrières, sablières, forage, géothermie ; ainsi que des vidanges de barrage) rejetées dans les cours d’eau modifient par exemple la turbidité de l’eau, et ont des conséquences directes sur les organismes aquatiques, comme par exemple des effets abrasifs sur les branchies des poissons, une réduction de l’habitabilité des supports vis-à-vis des invertébrés benthiques, ou le colmatage des supports et des frayères (lieu où les poissons placent leurs œufs)... C’est ainsi l’écologie des cours d’eau qui est perturbée.

Plateforme d'accès aux données issues des relevés de qualité des cours d'eau en France (y compris biodiversité aquatique)
Naiades

Le portail Naïades permet d’accéder aux relevés d’observations de la qualité des cours d’eau, y compris la qualité écologique, incluant des données sur les espèces observées dans les cours d’eau, terrestres et marins.

Ressources

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2. Les pollutions plastiques

2. Les pollutions plastiques

Fou de Bassan (Morus bassanus) pris au piège dans un filet (Golfe de Gascogne) ©Benjamin Guichard, OFB

La pollution plastique affecte tous les organismes qui peuplent les eaux marines, jusqu’à des milliers de mètres de profondeur. Ce type de pollution cause la mort directe de nombreux animaux tels que les tortues marines ou les oiseaux de mer, qui l’ingèrent en le confondant avec leur nourriture, ou en provoquant des enchevêtrements (les animaux s’emmêlent dans des déchets plastiques).

 

Par ailleurs, le plastique se fragmente en particules appelées microplastiques, d’une taille inférieure à 5 mm. Elles peuvent alors être ingérées par les espèces marines, notamment le phytoplancton à la base de la chaîne alimentaire, et avoir un effet de type perturbateur endocrinien (lorsqu’une molécule perturbe le fonctionnement d’un organisme en modifiant l’action d’une hormone). Elles se retrouvent ensuite dans la chaîne alimentaire avec possiblement les mêmes effets.

 

Ce qu'il faut retenir ...

En 1997, l’existence d’un regroupement de déchets plastiques est découverte au nord-est de l’Océan Pacifique. Il s’étend sur près de 6 fois la surface de la France

3. Les pollutions chimiques

3. Les pollutions chimiques

Épandage de pesticides sur des cultures (Île-de-France) Laurent Mignaux / Terra
Épandage de pesticides sur des cultures (Île-de-France)

Les polluants chimiques, tels que les métaux lourds (ETM), les médicaments et les produits vétérinaires, notamment les antibiotiques et les hormones, ou encore les produits phytosanitaires, PCB, HAB, etc., ont de nombreuses conséquences sur la biodiversité puisqu’ils se retrouvent dans l’air, les sols, les eaux ainsi que la faune et la flore. Leurs effets ne sont pas encore tous connus.

Ces polluants tuent directement certaines espèces, provoquent des maladies en les intoxiquant, ont des effets sur leur reproduction (déclenchent la féminisation des poissons de l’estuaire de la Seine par exemple; fragilisent les œufs de certains oiseaux) ou sur leur comportement. Ils peuvent également réduire la quantité de nourriture disponible (disparition des insectes du fait des pesticides) ou encore déséquilibrer des chaînes alimentaires et des écosystèmes entiers.

Toutes les grandes catégories d’eaux, marines, douces, souterraines, etc. peuvent être concernées par des pollutions chimiques. Elles impactent par exemple la qualité écologique des eaux de surface.

 

État écologique des eaux de surface

43,1

%

en 2018

Métropole

État écologique des eaux de surface

43,1 % des rivières, des plans d'eau, des lagunes, des estuaires et des mers côtières sont en bon ou très bon état écologique.

Évolution de la consommation de produits phytosanitaires en usage agricole

+ 14

% par rapport à la période de référence 2009-2011

sur la période 2018-2020

Métropole

Évolution de la consommation de produits phytosanitaires en usage agricole

Les ventes de produits phytosanitaires pour usage agricole ont augmenté de 14 % entre la période 2009-2011 et la période 2018-2020.

Évolution de la pollution physico-chimique des cours d'eau en métropole

-12

%

sur la période 1998-2017

Métropole

Évolution de la pollution physico-chimique des cours d'eau en métropole

La pollution des cours d'eau par les nitrates a baissé de 12 % entre 1998 et 2017.

En France, la pollution résultant de l’utilisation de produits phytosanitaires est l’une des plus préoccupantes. Le nombre de doses unité de produits phytosanitaires (NODU), indicateur évaluant l’intensité de l’utilisation des pesticides, a augmenté de 25 % pour les usages agricoles entre la période de référence 2009-2011 et la période 2016-2018.

Des efforts ont cependant permis de diminuer la consommation de produits phytosanitaires en usage non agricole, dont les ventes ont diminué de plus de 50 % entre la période 2009-2011 et la période 2016-2018. Depuis le 1er janvier 2019, il est interdit pour les particuliers d’acheter, d’utiliser et de stocker des pesticides chimiques.

Grâce à l’amélioration des performances des stations d’épuration, ainsi que la mise en œuvre de diverses réglementations européennes, une relative amélioration de la qualité de l’eau est observée. La pollution des cours d’eau par les pesticides a ainsi diminué de près de 20% en métropole et dans les départements d’Outre-mer en 10 ans (2008 – 2017). La teneur en plusieurs macro-polluants dans les cours d’eau en métropole a également diminué. Certaines pollutions demeurent toutefois préoccupantes.

 

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ONB Vidéo ONB : Produits Phytosanitaires
Ce qu'il faut retenir ...

Les ventes de produits phytosanitaires pour usage non agricole ont diminué de plus de 50 % entre la période 2009-2011 et la période 2016-2018. Sur cette même période, celles destinées à un usage agricole ont augmenté de 25%.

4. Les pollutions sonores et lumineuses

4. Les pollutions sonores et lumineuses

Les pollutions ondulatoires sont provoquées par la diffusion dans l’environnement d’ondes avec des longueurs d’onde, fréquences ou intensités inhabituelles. Elles recouvrent les pollutions sonores et les pollutions lumineuses. 

Les pollutions sonores concernent tout le spectre des fréquences. Les infrasons des sonars provoquent une pollution sonore sous-marine et dérangent notamment les baleines, qui utilisent le son pour communiquer entre elles et chasser. Les ondes sonores, induites par exemple par la circulation automobile, peuvent déranger les oiseaux nicheurs. Les ultrasons sont à l’origine de la désorientation des chauves-souris. Enfin, les ondes radio peuvent désorienter certaines espèces d’oiseaux.

Les ondes lumineuses ont plusieurs effets néfastes sur la biodiversité. Elles dérèglent les rythmes biologiques des organismes, en inactivant par exemple la mélatonine, une hormone déclenchant l’endormissement. La présence d’éclairage peut désorienter certaines espèces telles que les oiseaux migrateurs, qui utilisent la lumière des étoiles pour se diriger la nuit. Elle constitue une des causes de fragmentation des milieux naturels.

 

5. La pollution thermique et barométrique

5. La pollution thermique et barométrique

La pollution thermique

La pollution thermique affecte durablement les communautés d’espèces en modifiant artificiellement leur microclimat, autrement dit les conditions climatiques spécifiques à une petite zone géographique. Par exemple, les rejets de certaines installations de production d’énergie, en particulier les centrales nucléaires, réchauffent l’eau et favorisent la prolifération d’algues, la chaleur provenant des zones urbaines réchauffe l’air, les barrages ralentissent l’eau accroissant ainsi sa température…

 

La pollution barométrique

La variation brusque de la pression atmosphérique peut gravement affecter certaines espèces, comme la chauve-souris : lorsqu’elles volent à proximité des pales d’éolienne, la zone de dépression créée par la rotation des pales peut causer une hémorragie interne dont elles succombent.

6. Les autres types de pollutions

6. Les autres types de pollutions

Les pollutions radioactives engendrent une mortalité des espèces sauvages, mais aussi des maladies et malformations.

Les pollutions électromagnétiques sont encore peu connues et mériteraient des programmes de recherches approfondies.

La pollution olfactive due à la présence humaine est également source de dérangement, car beaucoup d’espèces sont très sensibles au niveau de leur odorat ou dépendent de la communication chimique. L'urbanisation et la pollution ont par exemple des conséquences sur la température, ce qui modifie les émissions odorantes des plantes dont elles se servent pour attirer les insectes pollinisateurs.
 

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