La production de connaissances

Opération de recherche d’une espèce menacée : l’apron du Rhône
Opération de recherche d’une espèce menacée

La production de connaissances

Une connaissance encore parcellaire

Mise à jour 21 novembre 2022

Le nombre d’espèces sur Terre est estimé à 8,7 millions. Ce nombre était auparavant estimé être compris entre 3 et 100 millions. Jusqu’à présent, un peu plus de 1,8 million d’espèces ont été décrites (donner leurs caractéristiques, montrer en quoi une espèce est différente des autres et leur attribuer un nom scientifique) .

1. Inventorier la biodiversité

1. Inventorier la biodiversité

Même pour les espèces décrites, notre connaissance reste souvent parcellaire : il ne suffit pas, en effet, de mettre un nom sur une espèce pour pouvoir évaluer son état de conservation. Les variables essentielles de biodiversité correspondent à l’ensemble des paramètres que nous devrions idéalement pouvoir renseigner pour disposer d’une représentation précise de la biodiversité, afin d’en mesurer les évolutions au fil du temps. Ce cadre d’analyse permet d’identifier les besoins en données, déclinées à l’intérieur des six grandes composantes de la biodiversité :

  • Les aspects génétiques (consanguinité, diversité génétique...)
     
  • Les espèces et leurs populations (abondance, structure...)
     
  • Les caractéristiques des espèces (lien avec les saisons /phénologie, traits démographiques et physiologiques, comportement migratoire...)
     
  • La composition des communautés (interactions entre les espèces et diversité des espèces.
     
  • Les fonctions des écosystèmes (productivité, rétention de nutriments...)
     
  • La structure des écosystèmes (étendue et fragmentation, structure d’habitat...)

Bien qu’il soit difficile d’estimer ce que l’on ne connait pas, il est essentiel d’évaluer ces lacunes de connaissances pour mesurer les progrès restants à accomplir et l’avancement de la recherche et de l’inventaire de la biodiversité. L’effort de connaissance se retrouve ainsi mieux coordonné et peut être davantage ciblé sur les groupes et milieux en ayant particulièrement besoin.

Ce qu'il faut retenir ...

Six grandes composantes de la biodiversité définissent le cadre qui servent à analyser les besoins en données.

2. Les connaissances sur les espèces

2. Les connaissances sur les espèces

Pour mettre en place des stratégies de conservation efficaces, la connaissance des espèces est essentielle. L’idéal serait de connaître la répartition (l’arrangement spatial des individus dans leur habitat naturel et leur distribution au sein d’un territoire donné), l’habitat (un milieu et les êtres vivants qui interagissent entre eux et avec le milieu), l’écologie (le lien entre des individus d’une espèce, leurs activités et leur environnement) et l’abondance (le nombre total d’individus d’une espèce dans un espace donné de chaque espèce).

On estime 10% des espèces décrites dans le monde sont présentes en France et que 80 % des espèces sauvages françaises se trouvent dans les Outre-mer. Pourtant, seules 85 238 sont inventoriées à ce jour dans ces territoires alors que 97 094 espèces le sont en métropole. Améliorer la connaissance des écosystèmes ultramarins est donc un enjeu essentiel.

Même en métropole et sur des groupes supposés bien connus, on découvre encore de nouvelles espèces : c’est le cas de la Salamandre de Lanza, espèce unique en son genre qui n’a été découverte qu’en 1988 dans le Queyras, ou de la Taupe aquitaine, décrite en 2017.

Les connaissances sont variables selon les territoires, mais aussi selon les espèces. Il est par exemple estimé que la répartition des papillons de jour est deux fois moins bien connue que celle de la flore vasculaire. Les invertébrés aquatiques, lichens et champignons restent très mal connus.

Certaines espèces ne sont pas assez documentées pour que leur statut soit évalué sur la Liste rouge nationale et que leur degré de menace soit déterminé. Estimer la proportion de ces espèces insuffisamment connues par rapport au nombre total des espèces évaluées permet d'identifier les espèces et groupes d'espèces pour lesquels un effort de recherche est nécessaire.

72%

de la biodiversité a une répartition mal connue en métropole

En savoir plus
biodiversité espèces medley Coprinus niveus © Anonyme via l'application INPN Espèces Salamandra atra atra © J. Thevenot Sepioteuthis lessoniana © Philippe Bourjon / La Réunion Palicourea crocea © César Delnatte / Biotope Amazonie
biodiversité espèces medley
 

Indicateurs ONB

Niveau de méconnaissance du degré de menace des espèces

18

%

en 2023

Métropole

Niveau de méconnaissance du degré de menace des espèces

Faute de données, le risque de disparition ne peut être évalué pour 18 % des espèces de la Liste rouge.

Ce qu'il faut retenir ...

Environ 86% des espèces terrestres et 91 % des espèces marines seraient encore inconnues

Source : lien

3. Les connaissances sur les habitats

3. Les connaissances sur les habitats

Un habitat est composé d’un milieu (le biotope) et d’êtres vivants qui interagissent entre eux et avec le milieu (la biocénose). Au sein d’un écosystème, différents habitats regroupent des êtres vivants ainsi que toutes les ressources et conditions nécessaires pour répondre à leurs besoins vitaux.


En France, plusieurs programmes d’inventaire forment un socle de connaissances spatiales pertinent pour aider à définir des zones de protection. En particulier, l'inventaire des Zones Naturelles d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF) a pour objectif d'identifier et de décrire les espaces naturels terrestres et marins remarquables, et en bon état de conservation, en présence d’espèces à fort intérêt patrimonial. L’inventaire des ZNIEFF concerne l'ensemble du territoire français.

Les habitats « d’intérêt communautaire » sont des habitats emblématiques, caractéristiques du continent européen, rares et/ou menacés.

Ils font l’objet d’une politique de conservation au sein de l’Union européenne, qui nécessite l’évaluation de leur état de conservation. Toutefois, il existe un manque de connaissances pour plusieurs habitats : certains paramètres évalués (comme la surface qu’ils occupent ou les perspectives d’évolution de ces habitats dans le futur) sont alors considérés comme « inconnus ». Une grande proportion de paramètres inconnus indique un déficit de connaissances, qu'il faut combler afin de comprendre au mieux l'état des écosystèmes et les pressions qui s'exercent sur eux, pour mieux les préserver.

 

Indicateurs ONB

Niveau de méconnaissance des habitats remarquables

11

%

sur la période 2013-2018

Métropole

Niveau de méconnaissance des habitats remarquables

11 % des paramètres permettant de comprendre l'état des écosystèmes remarquables ne sont pas mesurés.

Depuis 2014, la Liste rouge des écosystèmes de l'UICN définit un nouveau cadre de référence mondial pour évaluer la vulnérabilité des écosystèmes. Elle permet d’ajouter une dimension écosystémique aux évaluations de l’état de la biodiversité et donc de prendre en compte le lien entre les espèces et leurs habits

Le site de l'UICN donne accès à de nombreuses ressources concernant la biodiversité, en particulier les listes rouges d'espèces menacées
UICN Site du Comité français de l'UICN.

Le site du Comité français de l’UICN permet d’accéder à de nombreuses ressources sur les domaines d’intervention de l’Union internationale pour la conservation de la nature et notamment les listes rouges des espèces menacées.

Ressources

Consulter

4. Les connaissances sur la génétique

4. Les connaissances sur la génétique

La diversité génétique est l'un des mécanismes majeurs de la nature pour permettre à une espèce de s'adapter aux changements.

Les connaissances concernant la diversité génétique sont extrêmement incomplètes. C'est pourquoi cela n'a pas permis jusqu'alors d'élaborer de manière satisfaisante un indicateur national synthétique permettant de rendre compte de cet aspect de la biodiversité. Toutefois, les connaissances concernant la diversité génétique des espèces domestiques ou cultivées sont, elles, beaucoup plus fournies et des indicateurs seront prochainement disponibles.

Du côté de la recherche, des initiatives internationales existent pour rassembler et organiser la connaissance de la diversité génétique, notamment sous la forme de banques de séquences d’ADN accessibles à tous les chercheurs.

En France, l’inventaire national des ressources génétiques forestières recense toutes les espèces d’arbres présentes sur le territoire métropolitain et ultramarin, ainsi que leurs variations intraspécifiques.

 

Les agents cherchent à valider la présence effective de l’espèce dans ce secteur en employant la technique de l'ADN environnemental. Fabien Salles / Office français de la biodiversité
prélèvement génétique ADN
Les agents cherchent à valider la présence effective de l’espèce dans ce secteur en employant la technique de l'ADN environnemental. Fabien Salles / Office français de la biodiversité
prélèvement génétique ADN

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin

  • TAXREF
    Site internet
  • Votre avis nous intéresse

    Comment jugez-vous naturefrance en tant que portail d'information sur les données de biodiversité ?
    CAPTCHA Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.