L'implication de la société
L'implication de la société
Comment s’implique la société en faveur de la biodiversité ?
Mise à jour 07 décembre 2022
La mobilisation de tous les acteurs individuels et collectifs dans la préservation de la biodiversité est un des messages-clef de la Convention sur la diversité biologique au niveau mondial et de la Stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) 2011-2020 au niveau français. Cet enjeu est donc en tête des objectifs opérationnels. Il s'agit de mettre l'ensemble de la société en mouvement de manière cohérente, en améliorant la prise de conscience de chacun, favorisant son appropriation individuelle et collective.
Stratégie nationale pour la biodiverSité 2011-2020
Le plan biodiversité interministériel comprend ainsi un “agenda de l’action”, c’est le dispositif “Engagés pour la nature”, du Ministère de la Transition écologique, qui se décline en “Territoire engagé pour la nature” à destination des collectivités territoriales, “Entreprise engagée pour la nature -act4nature France” à destination des entreprises et “Partenaire engagé pour la nature” à destination des autres acteurs de la société civile. L’OFB est l’opérateur de ces dispositifs.
Les actions individuelles citoyennes
Les actions individuelles citoyennes
La préservation du patrimoine naturel repose sur une combinaison d’actions concrètes et d’initiatives aux échelles locales. L’implication personnelle des citoyens dans l’action en faveur de la biodiversité est importante car chacun peut impacter plus ou moins la biodiversité selon ses choix de vie.
Importance accordée par les Français aux problèmes de biodiversité
29
%
en 2021
Importance accordée par les Français aux problèmes de biodiversité
En 2021, 29 % de la population française considère que la disparition de certaines espèces végétales ou animales fait partie des deux problèmes liés à la dégradation de l'environnement les plus préoccupants.
Une consommation responsable, plus locale, axée sur le bio
Les Français consomment de plus en plus de produits issus de l’agriculture biologique. En 2019, près de trois Français sur quatre consomment bio régulièrement (au moins une fois par mois) Et malgré un frein budgétaire qui rentre en compte, presque un tiers des Français âgés de 18 à 24 ans ont l’intention d’augmenter leurs achats de produits bio.
90%
des Français ont déclaré
avoir consommé des produits
biologiques en 2019
Le plan national « Ambition BIO 2022 » fixe en outre un objectif de 15 % de la SAU (Surface agricole utile) en bio d’ici 2022.
Agriculture biologique
10,7
%
en 2022
Agriculture biologique
10,7 % de la Surface Agricole Utile (SAU) est exploitée en agriculture biologique
L'engagement volontaire
Le nombre de personnes qui s’engagent dans des programmes citoyens de collecte d’informations sur la biodiversité, appelés sciences participatives, connait une forte croissance. Le nombre de participants actifs à des programmes de sciences participatives a en effet été multiplié par 4 entre 2011 et 2018.
L’application des sciences participatives au domaine de la biodiversité a trois objectifs :
- Obtenir des données sur la nature et la biodiversité
- Produire des outils de sensibilisation et d’éducation à la nature et à la biodiversité
- Former et mobiliser une communauté autour d’enjeux liés à la nature.
Évolution de l'implication des citoyens dans les sciences participatives liées à la biodiversité
14
%
en 2023
Évolution de l'implication des citoyens dans les sciences participatives liées à la biodiversité
Le nombre de citoyens engagés dans les sciences participatives a augmenté de 14 % entre 2022 et 2023
Pour être incité à agir pour la biodiversité, chacun doit disposer de connaissances et de valeurs lui permettant de prendre conscience de sa dépendance quotidienne vis-à-vis des services rendus par la biodiversité.
Les actions de sensibilisation et d’éducation menées par les acteurs publics, privés et associatifs, contribuent à impliquer les citoyens autour des enjeux de la biodiversité. Des événements nationaux ou internationaux donnent lieu à des mobilisations ponctuelles : Journée mondiale des zones humides, Fête de la nature, etc. Le nombre de visiteurs a été multiplié par 10 dans les centres d'accueil des zones humides en France entre 1995 et 2013. L’État agit enfin en soutenant certaines initiatives : plateforme nationale pour l’éco volontariat, portail « Open » du collectif national des sciences participatives biodiversité, etc.
Portail du collectif sciences participatives biodiversité qui donne un accès géoréférencé aux programmes de sciences participatives partout en France
Évolution de la participation aux actions d'éducation sensible et citoyenne à la biodiversité
+ 80
% de participants
sur la période 2009-2023
Évolution de la participation aux actions d'éducation sensible et citoyenne à la biodiversité
Le nombre de participants à la Fête de la Nature a augmenté de 80 % entre 2009 et 2023.
Les programmes d'enseignement
3,4%
des jeunes sont arrivés sur le marché du travail après avoir suivi une formation en environnement
Les programmes d’enseignement et l’éducation citoyenne au développement durable sont appelés à accorder une importance croissante aux thématiques de la biodiversité. Dans l’éducation technique, professionnelle et supérieure, l’éventail de formations s’enrichit petit à petit d’une offre adaptée aux nouveaux métiers de la transition écologique. Ces formations trouvent leur place sur le marché de l’emploi. En 2017, près de 16,5 % des offres d’emploi collectées par Pôle Emploi et 15,2 % des demandeurs d’emploi inscrits relèvent de l’économie verte.
Formations initiales dans le domaine de la biodiversité
+ 41
%
sur la période 2008-2019
Formations initiales dans le domaine de la biodiversité
Le nombre d'inscrits dans les formations en protection de la nature, gestion et étude des milieux et des équilibres écologiques a augmenté de 41% entre 2008 et 2019.
Ce qu'il faut retenir ...
36 % des Français pensent que la diminution ou la disparition de certaines espèces a d’ores et déjà des conséquences dans leur vie quotidienne.
Source : SDES
Le rôle des ONG et des associations
Le rôle des ONG et des associations
Face aux impacts des pressions anthropiques sur l’environnement, les citoyens se sont regroupés au sein d’organisations non gouvernementales (ONG) environnementales et d’associations de protection de la nature et de l’environnement (APNE). Elles agissent en faveur de toutes ou une partie des thématiques liées à l’environnement, dont la biodiversité, ou sont spécialisées sur tout ou parties des sujets liés à la biodiversité.
43
associations sont agréées au niveau national au titre de la protection de l'environnement
Leurs objectifs peuvent être par exemple : alerter sur les menaces qui pèsent sur la biodiversité et la destruction de la nature, faire respecter le droit relatif à la biodiversité, être force de propositions vis-à-vis des acteurs publics et privés, gérer des milieux naturels, réaliser des inventaires et des études sur la biodiversité, etc. Leur but est d’agir pour que la société s’engage à préserver, conserver et restaurer l’environnement et la biodiversité. Leur territoire d’action peut être international (Greenpeace, WWF, etc.), national (France nature environnement) ou inter-régional/régional/départemental/local (SOS Loire vivante…). Elles peuvent aussi se spécialiser sur des sujets particuliers (Ligue pour la protection des oiseaux…).
Certaines associations participent aux instances de consultations, réalisent des actions dans le cadre des politiques publiques et/ou assument un rôle de lanceur d’alerte en s’opposant, notamment devant les tribunaux, à certains projets publics et privés. Elles sont en droit de se constituer partie civile lors des procès pénaux pour des affaires de dégradation de l’environnement.
La prise en compte de la biodiversité par les entreprises
La prise en compte de la biodiversité par les entreprises
Les entreprises sont de plus en plus conscientes de la nécessité de prendre en compte la biodiversité dans leurs stratégies propres, d’une part car les dirigeants ainsi que les collaborateurs qui y travaillent sont de plus en plus sensibilisés à ces questions, mais également pour des questions d’évolution du droit, de coûts/avantages mais aussi d’image, consommer davantage de produits de qualité, respectueux de l’environnement et de la biodiversité étant la tendance en France depuis plusieurs années. La biodiversité étant à l’origine de nombreux services, les entreprises en dépendent (activités agricoles, forestières, industrielles…). Certaines d’entre elles ont même créé des fondations permettant de financer des projets en faveur de la biodiversité.
L’implication des grandes entreprises françaises pour la biodiversité a augmenté au cours des dernières années. En 2016, les actions de « réduction des pressions » ont été financées exclusivement par les entreprises pour un total de 434,3 millions d’euros.
Prise en compte de la biodiversité par les entreprises du CAC40
21,2
%
sur la période 2013-2017
Prise en compte de la biodiversité par les entreprises du CAC40
L'indice de prise en compte de la biodiversité par les entreprises du CAC 40 a augmenté de 21,2 % entre 2013 et 2017.
Afin de préparer et accompagner les entreprises vers la transition écologique, un plan national de mobilisation pour les emplois et métiers de l'économie verte a été déployé. Des prix récompensent par exemple les projets exemplaires (prix entreprise et environnement.).
Certaines entreprises se sont d’elles-mêmes engagées dans l’initiative « Entreprises engagées pour la nature-act4nature France », qui les aide à faire émerger et à valoriser des programmes d’actions concrètes et mesurables en faveur de la nature. Les entreprises engagées bénéficient d’une reconnaissance et d’une valorisation de leurs actions par l’État.
D’autres initiatives sont mises en place par certaines entreprises afin de s’engager pour la biodiversité, comme évaluer l’impact environnemental de leur activité, gérer de manière économe les ressources utilisées dans les processus de production, améliorer leur efficacité énergétique, réduire le transport de marchandises, etc.
Les actions en faveur de la biodiversité sont dépendantes des moyens financiers investis. La dépense nationale en faveur de la protection de la biodiversité et des paysages peut être repartie selon trois grands sous-domaines :
- la gestion des espaces et des espèces (préserver la diversité de la faune et de la flore),
- les actions dites « de réduction des pressions » (réparer les dommages causés aux paysages et à la biodiversité par certains secteurs d’activité)
- la connaissance de la biodiversité et des paysages (inventaires, expertises du patrimoine naturel et atlas de paysages).
Effort financier national pour la biodiversité
3,3
milliards d'euros courants
en 2021
Effort financier national pour la biodiversité
En 2021, 3,3 milliards d'euros ont été consacrés à la protection de la biodiversité en France
La mobilisation des collectivités et la valorisation de leurs actions
La mobilisation des collectivités et la valorisation de leurs actions
65
collectivités reconnues
« Territoires engagés
pour la nature » en 2019
Pour favoriser la prise en compte de la biodiversité par les décideurs à toutes les échelles, il apparaît nécessaire de valoriser et reconnaître les actions initiées, financées ou réalisées par les collectivités, au bénéfice de la préservation et de la restauration de la biodiversité.
Par exemple, la mise en place de stratégies régionales pour la biodiversité et d’observatoires régionaux de la biodiversité permettent de décliner la stratégie nationale pour la biodiversité et d’organiser la discussion entre acteurs socio-économiques, porteurs d’enjeux environnementaux et experts de la biodiversité à l’échelle territoriale. Des politiques de labellisation (« Territoire engagés pour la Biodiversité » par exemple) contribuent à valoriser les efforts des territoires qui s’engagent en faveur de la biodiversité. La campagne "zéro phyto,100% bio dans ma commune" a recensé 3359 communes “Zéro phyto” en 2020.
Engagés pour la nature" est une initiative du Ministère de la Transition écologique portée par l'Office français de la biodiversité. Elle se décline pour les entreprises, les territoires et les partenaires qui s'engagent en faveur de la biodiversité. Cette initiative vise à renforcer la mobilisation de l'ensemble de la société civile pour enrayer l'érosion de la biodiversité.
La mobilisation de la recherche et le partage des connaissances
La mobilisation de la recherche et le partage des connaissances
Une meilleure connaissance de la biodiversité permet d’adopter des mesures de préservation adaptées. Cette connaissance passe en premier lieu par l’acquisition de données permettant de rendre compte de la répartition et de l’état de conservation de la biodiversité sur le territoire français. En 2020, l'état de conservation de 14% des espèces présentes en métropole est inconnu et leur degré de menace ne peut être évalué.
Niveau de méconnaissance des habitats remarquables
11
%
sur la période 2013-2018
Niveau de méconnaissance des habitats remarquables
11 % des paramètres permettant de comprendre l'état des écosystèmes remarquables ne sont pas mesurés.
Les grands programmes de collecte et restitution de données sont en première ligne : Inventaire national du Patrimoine Naturel, évaluation de l’état de conservation des espèces d’intérêt communautaire dans la cadre des directives européennes, programmes de connaissances de la biodiversité portés par les établissements publics (IFREMER, BRGM…) suivi des habitats forestiers par l’IGN, soutien des réseaux associatifs et sciences participatives, suivi des APNE, etc.
Certaines actions de recherche et de valorisation des données sont également soutenues par les grands programmes de recherche publique. En 2016, la dépense associée aux actions d’amélioration de la connaissance de la biodiversité et des paysages atteignait 12,6 millions d’euros.
Diaporama photos
Inventaires biodiversité
Certains programmes de sciences participatives, mentionnés plus haut, permettent d’obtenir des données sur la nature et la biodiversité.
Le Pôle national des données biodiversité (PNDB) a été créé en 2018 sous l’impulsion du Ministère de l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation. Porté par le Muséum national d’Histoire naturelle, il a notamment pour missions la promotion et facilitation d’accès aux données d’observation, de collection et d’expérimentation, et la mise en réseaux d’observatoires de recherche sur la biodiversité.