Le rapport de notre société à la biodiversité

classe atelier aire marine éducative
classe atelier aire marine éducative

Le rapport de notre société à la biodiversité

Comment évolue le rapport de notre société à la biodiversité ?

Mise à jour 06 décembre 2022

Le rapport de notre société à la biodiversité a évolué rapidement au cours des dernières décennies. Le regard que notre société porte sur la nature a beaucoup changé. La valorisation des connaissances sur la biodiversité et la crise qu’elle traverse, ainsi que les nombreuses campagnes de sensibilisation en faveur de l’environnement, ont contribué à faire de la biodiversité un sujet de préoccupation majeure pour nos sociétés.

1. La place de la biodiversité parmi les préoccupations environnementales

1. La place de la biodiversité parmi les préoccupations environnementales

L'évolution du poids de la biodiversité parmi les préoccupations environnementales des citoyens donne une image de l'évolution de la sensibilité de l'opinion publique vis-à-vis de ce sujet.

 

Indicateurs ONB

Importance accordée par les Français aux problèmes de biodiversité

29

%

en 2021

Métropole

Importance accordée par les Français aux problèmes de biodiversité

En 2021, 29 % de la population française considère que la disparition de certaines espèces végétales ou animales fait partie des deux problèmes liés à la dégradation de l'environnement les plus préoccupants.

La disparation de certaines espèces et la dégradation de l'environnement inquiète


Entre 2017 et 2019, la hiérarchie des préoccupations environnementales des Français a évolué de manière significative. Le changement climatique reste en tête des sujets d’inquiétude, mais pour la première fois, la « disparition de certaines espèces végétales ou animales » atteint la deuxième position. Ce sujet de préoccupation a progressé en l’espace de deux ans.

Jusqu’à récemment, l’érosion de la biodiversité inquiétait principalement les plus jeunes générations. En effet, en 2017, les moins de 25 ans étaient deux fois plus nombreux à placer cet état de fait en tête de leurs préoccupations que les personnes âgées de 70 ans et plus. Deux ans plus tard, le niveau de préoccupation à l’égard de la biodiversité a cependant progressé chez ces derniers, et plus généralement toutes les tranches d’âge. Toujours davantage représentés, les moins de 25 ans sont 39 % à placer la disparition de certaines espèces végétales ou animales au cœur de leurs préoccupations environnementales.

Demander aux citoyens de situer les deux problèmes considérés comme les plus préoccupants liés à la dégradation de l'environnement permet de connaître leur sensibilité aux problématiques de protection de la biodiversité, mais aussi de positionner la disparition des espèces par rapport aux autres problématiques environnementales, comme le réchauffement climatique, la pollution de l'eau, la pollution de l'air, la dégradation des paysages...

29%

des Européens n’ont jamais entendu parler du terme de « biodiversité » (chiffre 2018)

En savoir plus

 

 

Malgré ces chiffres encourageants, la prise de conscience reste à parfaire notamment en termes de connaissance des enjeux et des conséquences de l’érosion de la biodiversité pour les sociétés humaines. La publication de rapports comme celui de l’IPBES, qui met en garde contre un « déclin du vivant sans précédent », est un des moyens pour permettre cette prise de conscience. Pour la grande majorité de la population, ce rapport confirme la nécessité d’agir vite.  Par ailleurs, une large majorité des citoyens n’a qu’une connaissance parcellaire des politiques mises en œuvre pour préserver la biodiversité.

70%

des Européens ne connaissent pas le réseau Natura 2000 (chiffre 2018)

En savoir plus

La sensibilisation croissante des citoyens aux enjeux liés à la préservation de la biodiversité peut s’expliquer par le constat qu’ils font de la dégradation de l’environnement. Plus de la moitié des Français considère que l’état de la nature s’est dégradé au niveau national ces dix dernières années. Les milieux marins et littoraux sont les premiers cités.

Les Français font l’expérience de la diminution ou de la disparition d’espèces. Pour un tiers de la population, ce déclin a déjà des conséquences personnelles perceptibles sur leur quotidien. Un autre tiers considère que ces conséquences se feront ressentir dans les dix prochaines années.
 

Ce qu'il faut retenir ...

Plus de la moitié de la population considère que l’état de la nature en France s’est dégradé ces dix dernières années. Les milieux marins et littoraux sont les premiers cités

Source : lien

Un désir d'accéder davantage aux espaces naturels
 
Promenade en montagne dans la vallée de Réallon Adrien Jailloux / OFB
Promenade en montagne dans la vallée de Réallon


L’accès à la nature est inégal. Les personnes vivant à proximité de la nature sont ceux qui la fréquentent le plus au quotidien. Près de 40% des Français déclarent se rendre au moins une fois par semaine dans un espace naturel.  Les raisons pour se balader en nature diffèrent selon les situations : pour les habitants de grandes villes, il s’agit d’éviter la pollution urbaine, pour les ménages les plus aisés, le but est avant tout d’y pratiquer des activités de loisir.

L'augmentation de la participation du public aux actions d'éducation sensible et citoyenne à la biodiversité, telles que la Fête de la Nature, indique un intérêt croissant pour la nature, une prise de conscience des problèmes environnementaux par la population et une meilleure connaissance du fonctionnement des milieux naturels.
La Fête de la Nature est un événement international organisé chaque année, dont l’objectif est d’inviter le public à vivre une expérience au contact de la nature.
 

Fête de la nature 2018 à Embrun (Hautes-Alpes) Yannick Pognart / OFB
Fête de la nature 2018 à Embrun (Hautes-Alpes)
Fête de la Nature 2019 à Vincennes (Val-de-Marne) Marine Didier / OFB
Fête de la Nature 2019 à Vincennes (Val-de-Marne)
Adopter des comportements plus responsables
 

Cette prise de conscience est un facteur qui joue pour plus d’intégration de la biodiversité dans l’action individuelle des citoyens. Cela peut aussi contribuer à sortir la prise en charge de la biodiversité du champ exclusif des politiques dédiées (les leviers pour réduire drastiquement les pressions sur celle-ci se situant avant tout dans les politiques sectorielles).

De nombreux Français ont décidé de modifier leurs habitudes quotidiennes pour limiter leur impact environnemental. Cette forme d’engagement individuel est qualifiée d’écocitoyenne ou d’écoresponsable et reflète une sensibilité accrue des Français vis-à-vis des enjeux environnementaux.
 

Par exemple, 81 % des Français déclarent en 2016 mettre les piles usagées de côté afin de les ramener en magasin et 80 % des Français disent trier leurs déchets.

Une autre composante de l’engagement citoyen pour l’environnement est le taux d’engagement à une association environnementale. 3% des 15 ans et plus donnent de leur temps à une association environnementale.

Ce qu'il faut retenir ...

On observe ces dernière année un engagement accrue des français vis à vis des enjeux environnementaux et notamment des sujets biodiversité : un français sur deux estime qu'il fait "le plus qu'il peut" pour préserver la nature.

Source : lien

2. Le niveau de connaissance

2. Le niveau de connaissance

La sensibilisation aux enjeux de préservation de la biodiversité peut également se refléter par la connaissance que la population a de la celle-ci. Si plus de la moitié de la population considère avoir une connaissance moyenne de la nature, 15% des Français estime en savoir assez peu. Le terme de biodiversité semble toutefois identifié : en 2018, 96% des Français indiquaient connaître la notion.

 

 

Les sciences participatives constituent aujourd’hui l’un des outils pour acquérir ou développer ses connaissances sur la biodiversité.

Les sciences participatives sont des programmes de collecte d’informations impliquant une participation du public, dans le cadre d’une démarche scientifique. L’application des sciences participatives au domaine de la biodiversité se décline en trois objectifs :

  • Obtenir des données sur la nature et la biodiversité pour étudier son état de santé (inventaires, collecte de données…)
  • Produire des outils de sensibilisation et d’éducation à la nature et à la biodiversité
  • Former et mobiliser une communauté autour d’enjeux liés à la nature

 


Le nombre de participants actifs à des programmes de sciences participatives est en très forte augmentation ces dernières années. En 2019, on comptait 100 000 participants actifs à ces programmes, soit 5 fois plus qu’en 2011.

 

 

Indicateurs ONB

Évolution de l'implication des citoyens dans les sciences participatives liées à la biodiversité

- 16

%

en 2022

Métropole

Évolution de l'implication des citoyens dans les sciences participatives liées à la biodiversité

Le nombre de citoyens engagés dans les sciences participatives a diminué de 16 % entre 2021 et 2022.

Portail du collectif sciences participatives biodiversité qui donne un accès géoréférencé aux programmes de sciences participatives partout en France
OPEN

Le portail OPEN permet à tous de participer à l’observation de la biodiversité. Il recense et offre un accès géolocalisé à tous les programmes de science citoyenne sur la thématique de la biodiversité en France.

Ressources

Consulter

3. La perception de la biodiversité dans les politiques publiques

3. La perception de la biodiversité dans les politiques publiques

Les textes de loi concernant la biodiversité évoluent également. Environ 40 ans après la loi de 1976 relative à la protection de la nature (principalement tournée vers la protection des espèces et des espaces remarquables), la notion de biodiversité rentre dans la législation française avec la Loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, adoptée en 2016.
 

Votre avis nous intéresse

Comment jugez-vous naturefrance en tant que portail d'information sur les données de biodiversité ?
CAPTCHA Cette question sert à vérifier si vous êtes un visiteur humain ou non afin d'éviter les soumissions de pourriel (spam) automatisées.