Les politiques de maîtrise des pressions
Les politiques de maîtrise des pressions
Quelles politiques existent pour maîtriser les pressions anthropiques pesant sur la biodiversité ?
Mise à jour 06 décembre 2022
Les activités humaines se matérialisent par des impacts directs ou indirects sur l’environnement, et sont elles-mêmes dépendantes du bon fonctionnement des écosystèmes. Ces impacts sont plus ou moins forts selon les pratiques ou modalités de réalisation de ces activités ; ils se matérialisent à l’échelle locale, nationale mais aussi de la planète en raison des échanges internationaux de marchandises, dont la production induit des pressions sur la biodiversité dans les pays producteurs (par exemple, la production à grande échelle de soja OGM en Amérique du Sud, d’huile notamment l’huile de palme, l’extraction des minerais comme les terres rares, le prélèvement de bois tropicaux...). Le rôle des politiques publiques est notamment de réguler l’exercice des activités les plus dommageables à la biodiversité et d’inciter à des pratiques plus respectueuses du vivant.
Territoire couvert par un schéma d'aménagement du territoire incluant les enjeux de biodiversité
1. Les orientations internationales et nationales
1. Les orientations internationales et nationales
Les orientations à prendre au niveau mondial en matière de réduction des pressions exercées par les activités humaines sur la biodiversité ont été synthétisées par l’organisation des Nations-unies au sein des objectifs d’Aichi :
2. L’aménagement des territoires
2. L’aménagement des territoires
Par la restauration des continuités écologiques
Les changements globaux rendent encore plus nécessaire pour la survie des espèces qu’elles puissent trouver des zones refuges (« réservoirs de biodiversité » peu soumis aux pressions anthropiques) connectées entre elles. C’est ce qu’on appelle la continuité écologique. Un certain nombre de fonctionnalités des écosystèmes en dépendent. C’est par exemple le cas de la régulation par les milieux naturels du cycle de l’eau, tant en quantité (fonction de rétention d’eau donc de réduction des sécheresses et des inondations), qu’en qualité (fonction d’épuration donc de limitation des pollutions).
Il en va de même du maintien indispensable de la diversité génétique des espèces : les populations doivent pouvoir être connectées les unes avec les autres pour ne pas risquer un appauvrissement délétère.
La SNB 2 fixait comme objectif en France la restauration des continuités écologiques. En particulier, les documents d’aménagement territoriaux doivent prévoir la préservation et/ou la restauration d’une "trame verte et bleue" (TVB) assurant la capacité de déplacement des espèces. Cela se décline aux échelles locales sous la forme notamment de schémas de cohérence territoriale (SCOT).
Pressions identifiées et réponse écologique
Les obstacles à la libre circulation des espèces vivantes aquatiques
Elles constituent aussi une menace pour la biodiversité des cours d’eau.
Le cadre européen sur les questions de continuité écologique des cours d’eau est défini par la directive cadre sur l’eau et le règlement européen « Anguille ». En France, il est décliné dans la mise en œuvre de la Trame verte et bleue ou encore le "plan national d’actions pour la restauration de la continuité écologique des cours d’eau" (PARCE).
Ressources
ConsulterLes infrastructures de transport
Ce sont des causes importantes de rupture des continuités écologiques. La SNB 2 en tient compte, avec l’objectif de « garantir la transparence écologique des infrastructures de transport ». Les objectifs « Routes et développement durable » visent à « développer une démarche de réduction des impacts du réseau sur les territoires traversés et des nuisances aux riverains, à travers une politique de requalification environnementale, en maintenant ou en rétablissant des continuités écologiques via notamment les démarches de trame verte et bleue et la réalisation de passages à faune ».
L’artificialisation des milieux naturels
C'est l’une des premières causes de perte de biodiversité en France et dans le monde, puisqu’elle provoque la destruction et la fragmentation des habitats. Il peut s’agir d’une artificialisation visible (artificialisation au sens strict) comme les changements d’usage des sols engendrés par la construction de routes ou de bâtiments mais aussi d’une artificialisation moins immédiatement sensible, comme celle causée par les pollutions chimiques, lumineuses ou sonores par exemple qui rendent les surfaces concernées inhospitalières pour bon nombre d’espèces incapables de s’y adapter.
Au niveau européen, la feuille de route pour une Europe efficace dans l’utilisation de ses ressources (2011) a pour objectif de « supprimer d’ici à 2050 toute augmentation nette de la surface de terres occupée ». En France, l’artificialisation des sols est réglementée par la loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, les lois « ALUR » et « SRU ». La SNB 2 a fixé l’objectif de « limiter l'artificialisation des espaces », et le plan biodiversité de 2018 celui de zéro artificialisation nette. Jusqu’à présent, les espaces artificialisés augmentent chaque année de plusieurs milliers d’hectares.
23 500
collisions estimées avec des ongulés chaque année en France, toutes voies et espèces confondues
En savoir plusIndicateurs ONB
Artificialisation du territoire métropolitain
65 758
ha/an
sur la période 2006-2015
Artificialisation du territoire métropolitain
65 758 hectares sont artificialisés chaque année en métropole.
L’urbanisme
Au cours des quarante dernières années, la population française s’est concentrée dans les villes. Les citadins sont de plus en plus nombreux et consomment de plus en plus d’espace.
Les espaces de nature au cœur du milieu urbain accueillent une biodiversité qualifiée d’« ordinaire ». L’enjeu de leur préservation est fort puisqu’ils jouent un rôle essentiel dans la connectivité entre habitats de tailles plus importantes, mais ont également des effets bénéfiques pour les habitants des villes (effet rafraichissant en été, amélioration de la qualité de l’air et du confort acoustique, bien-être psychologique…).
L’impact de l’urbanisme sur la biodiversité est réglementé par les lois « Grenelle II », « ALUR » et « SRU », ainsi que le Code de l’urbanisme. Des outils tels que la trame verte et bleue, et leur prise en compte dans les schémas de cohérence territoriale ou les plans locaux d’urbanisme doivent permettre d’améliorer la prise en compte de ces enjeux dans les projets d’urbanisme. Les lignes directrices pour l’intégration de la biodiversité en ville sont données par le plan « Nature en ville ». Dans ce cadre, le facteur déterminant pour une bonne prise en compte de la biodiversité et une intégration de la nature en ville reste la mise en oeuvre par les équipes municipales de politiques volontaristes.
Il existe également des incitations à la mise en place d’une trame noire (réseau écologique formé de réservoirs et corridors caractérisés par une certaine obscurité et propices à la biodiversité nocturne). Dans ce cadre, le facteur déterminant pour une bonne prise en compte de la biodiversité et une intégration de la nature en ville reste la mise en oeuvre par les équipes municipales de politiques volontaristes.
Ce qu'il faut retenir ...
Concernant le réchauffement climatique à endiguer il est estimé que 5 % des espèces seront en voie d’extinction si les températures augmentent de 2°C et 16 % si le réchauffement climatique atteint 4,3°C
Source : lien
3. L'agriculture et l'alimentation
3. L'agriculture et l'alimentation
La réduction de l'utilisation des produits phytosanitaires dans les cultures agricoles
La France est au premier rang européen par sa surface agricole utile, c’est-à-dire les territoires destinés à la production agricole.
L’exploitation agricole des sols a un impact fort et à grande échelle sur la biodiversité, notamment l’utilisation de produits phytosanitaires qui érode la micro-biodiversité des sols et perturbe les écosystèmes. L’application des phytosanitaires peut provoquer leur transfert vers les eaux superficielles et souterraines. En France métropolitaine, la présence des pesticides dans les cours d’eau est en baisse de 20 % entre 2008 et 2018 (voir indicateur). Cette amélioration diffère cependant d’une région à une autre.
En France, des grands objectifs en termes de réduction de l’utilisation des produits phytosanitaires à usage agricole ont été inscrits dans le plan « Ecophyto 2 » : « réduire l’usage, les risques et les impacts des produits phytosanitaires », « réduire de 25 % d’ici 2020 le recours aux produits phytosanitaires, en mobilisant l’ensemble des solutions techniques disponibles et efficaces » et « réduire de 50 % à l’horizon 2025 le recours aux produits phytosanitaires ». Des mesures réglementaires visent également à mieux encadrer l'utilisation des produits phytosanitaires sur le territoire national. L’efficacité de ces dispositifs pose question compte-tenu de l’évolution récente observée dans l’utilisation des produits phytosanitaires en agriculture.
28,7 millions
d'hectares de surfaces agricoles utiles (sur 55 millions) sont comptabilisées en France en 2018
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Produits phytosanitaires
Évolution de la consommation de produits phytosanitaires en usage agricole
+ 14
% par rapport à la période de référence 2009-2011
sur la période 2018-2020
Évolution de la consommation de produits phytosanitaires en usage agricole
Les ventes de produits phytosanitaires pour usage agricole ont augmenté de 14 % entre la période 2009-2011 et la période 2018-2020.
Évolution de la consommation de produits phytosanitaires en usage non agricole
-86
% par rapport à la période de référence 2009-2011
sur la période 2018-2020
Évolution de la consommation de produits phytosanitaires en usage non agricole
Les ventes de produits phytosanitaires pour usage non agricole ont diminué de 86 % entre la période 2009-2011 et la période 2018-2020.
Des efforts ont cependant permis de diminuer la consommation de produits phytosanitaires en usage non agricole, ainsi que la teneur en plusieurs macro-polluants dans les cours d’eau en métropole. La loi « Labbé » de 2014 interdit aux personnes publiques d’utiliser des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces verts, forêts, promenades et voiries accessibles au public depuis le 1erjanvier 2017, et depuis le 1erjanvier 2019, elle interdit aux particuliers d’acheter, d’utiliser et de stocker des pesticides chimiques.
Le développement de mode de production plus écologique
Une autre pratique néfaste à la biodiversité est le drainage agricole, c’est-à-dire l’élimination de l’excès d’eau dans le sol, qui peut entraîner la perturbation voire la destruction des milieux humides notamment. Entre 2000 et 2010, près de 6000 hectares en moyenne sont drainés en France chaque année.
D’autres politiques visent à une maîtrise des pressions liées à l’agriculture via la promotion de modes de production plus écologiques. Le programme « Ambition bio 2022 » fixe l’objectif de 15 % des surfaces agricoles en mode de production biologique d’ici à 2022, et de promouvoir des modes de production respectueux de l’environnement et du bien-être animal. Parmi les outils mobilisables figurent les mesures agroenvironnementales et climatiques (MAEC) qui visent à rémunérer les agriculteurs qui s’engagent à mettre en œuvre des actions précises et /ou à observer des contraintes particulières en faveur de la biodiversité et/ou du climat.
La pêche
En mer, la pêche constitue un facteur de perturbation important des équilibres naturels des écosystèmes marins. Lorsque les prélèvements sont excessifs, ils peuvent menacer la viabilité des espèces et conduire à terme à leur disparition ; selon les engins employés, l’impact sur les milieux et sur les autres espèces (sélectivité des espèces ciblées) est également plus ou moins forts. La réglementation de la pêche mais aussi des améliorations constantes des techniques et matériaux existent et doivent concourir à garantir la pérennité de cette activité et la préservation de la biodiversité marine.
26%
des populations de poissons pêchés dans les eaux française sont victimes de surpêche
En savoir plusRessources
Consulter La mise en place d'un cadre législatif
Dans l’Union européenne, les pêches sont encadrées par la Politique commune de la pêche (PCP). Ses objectifs sont de garantir la durabilité de l’aquaculture et de la pêche, tout en donnant accès aux citoyens de l’UE à des ressources alimentaires saines. Elle cherche également à dynamiser le secteur de la pêche et offrir un niveau de vie équitable aux pêcheurs. Pour cela, la PCP définit des règles pour limiter les prélèvements des principaux stocks de poissons commerciaux (via des totaux admissibles de captures et des quotas de pêche) afin de ne pas empêcher leur renouvellement. Elle assure également aux pêcheurs une concurrence équitable et un accès égalitaire aux eaux.
4. L’action contre les espèces exotiques envahissantes
4. L’action contre les espèces exotiques envahissantes
Par leur dispersion rapide dans le milieu, les espèces exotiques envahissantes peuvent parfois détruire des espèces autochtones ou les remplacer. Elles représentent le quatrième facteur de perte de biodiversité dans le monde. Pour en savoir plus
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Espèces exotiques envahissantes
La lutte contre les espèces exotiques envahissantes est inscrite dans le neuvième objectif d’Aichi « D'ici à 2020, les espèces exotiques envahissantes et les voies d'introduction sont identifiées et classées en ordre de priorité, les espèces prioritaires sont contrôlées ou éradiquées et des mesures sont en place pour gérer les voies de pénétration, afin d'empêcher l'introduction et l'établissement de ces espèces. » et constitue un objectif à part entière de la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV). Elle s’inscrit dans le Règlement européen relatif à la prévention et à la gestion de l’introduction et de la propagation des espèces exotiques envahissantes (2014). Depuis 30 ans, on constate une accélération de la progression des espèces exotiques envahissantes en métropole. En moyenne, un département français a été colonisé par 6 espèces exotiques envahissantes tous les 10 ans. Leur présence est également importante en outre-mer.
Indicateurs ONB
Nombre d'espèces en Outre-mer parmi les plus envahissantes au monde
60
sur 100 des espèces les plus envahissantes au monde
en 2016
Nombre d'espèces en Outre-mer parmi les plus envahissantes au monde
Parmi les 100 espèces les plus envahissantes au monde, 60 sont présentes dans au moins un Outre-mer français.
5. Les enjeux climatiques
5. Les enjeux climatiques
Les bouleversements climatiques sont susceptibles d’avoir des impacts directs ou indirects sur un nombre important d’espèces qui ne parviennent pas à s’adapter suffisamment rapidement aux nouvelles conditions climatiques. De plus, le réchauffement climatique agit comme un phénomène aggravant toutes les autres pressions (il favorise la propagation d’espèces exotiques envahissantes par exemple).
Les enjeux climatiques sont ciblés par des politiques climatiques internationales, telles que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, l’Accord de Paris de 2015 qui a pris la suite du protocole de Kyoto ou encore les travaux du Groupe international d’experts sur le climat (GIEC).
Un volet est en particulier dédié à la biodiversité au sein du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). Les informations sur les risques liés au changement climatique sont collectées et centralisées par l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC).
5%
des espèces seront en voie de disparition
si les températures augmentent de 2 degrés
Le nombre de jours de gel par an est un indicateur pertinent pour comprendre l’évolution du climat car il est directement liée à la température de l’air.
Indicateurs ONB
Nombre annuel moyen de jours de gel en France métropolitaine
-2,5
jours de gel annuel par décennie
sur la période 1961-2010
Nombre annuel moyen de jours de gel en France métropolitaine
5. L’exploitation forestière
5. L’exploitation forestière
Réservoirs de biodiversité, les forêts représentent de vastes espaces gérés et préservés de l’artificialisation. La gestion forestière peut impacter la biodiversité des forêts à grande échelle.
Les orientations de la politique forestière française sont définies dans le programme national de la forêt et du bois 2016-2026, dont les cibles sont notamment de « préserver la biodiversité forestière et les capacités de régénérations naturelles » et « préserver et remettre en état les continuités écologiques forestières, en s’appuyant sur les Schémas régionaux de cohérence écologique ou, en outre-mer, sur les Schémas d'aménagement régionaux ». La prise en compte de la biodiversité dans la gestion sylvicole est également abordée dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt (LAAAF, 2014), et un suivi des ressources forestières et des habitats en métropole est assuré par l’IGN (Institut national de l’information géographique et forestière).
Sur le territoire métropolitain, un peu plus de la moitié de l’accroissement naturel des arbres des forêts métropolitaines est récolté, pour différents usages (bois d’ameublement, bois de construction, bois-énergie, bois de trituration destiné à la fabrication de papier…) en France ou à l’étranger. Si la récolte de bois était équivalente au volume de bois supplémentaire produit par les forêts chaque année, le taux mesuré serait de 100. Un taux de prélèvement inférieur à 100 % signifie que les prélèvements sont inférieurs à la quantité de bois produite par les forêts.
Indicateurs ONB
Prélèvements de bois en forêt au regard de l’accroissement des arbres
61
%
sur la période 2010-2018
Prélèvements de bois en forêt au regard de l’accroissement des arbres
Les prélèvements de bois en forêt représentent 61 % de l’accroissement biologique des arbres.
6. Le tourisme
6. Le tourisme
La consommation touristique intérieure (la consommation des touristes français et étrangers sur le sol français) représente plus de 7 % du PIB français en 2017. (En savoir plus)
Même s'il met souvent en avant le patrimoine naturel de la planète et constitue parfois une source de financement pour sa conservation, le tourisme (et particulièrement le tourisme de masse) peut entraîner une surfréquentation des sites, voire la destruction des habitats (constructions, piétinement, etc.), et ainsi mettre en péril la biodiversité locale. La promotion d’un écotourisme conciliant valorisation du patrimoine naturel et durabilité est un enjeu majeur pour la préservation de la biodiversité des zones concernées.
Les communes littorales sont densément peuplées et ont une très forte capacité d'accueil.
Indicateurs ONB
Pression démographique sur le littoral métropolitain
630
personnes/km²
en 2013
Pression démographique sur le littoral métropolitain
Dans les communes littorales métropolitaines la capacité moyenne d'accueil était de 630 personnes par km² en 2013.
7. Autres enjeux
7. Autres enjeux
L'exploitation raisonnée des ressources naturelles
L’exploitation des ressources naturelles à des fins industrielles (ressources minérales, biomasse, énergétiques fossiles ou renouvelables) peut impacter la viabilité des espèces et le bon fonctionnement des écosystèmes. Des mesures garantissant la durabilité de l’exploitation des ressources, ainsi que des mesures d’évitement, de réduction et de compensation des impacts sur la biodiversité, peuvent contribuer au maintien de la viabilité des écosystèmes.
La loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 déploie un ensemble de politiques relatives à l’augmentation de la productivité des ressources (consommer moins de ressources pour produire une quantité donnée), ainsi que des politiques de lutte contre les gaspillages ou encore un développement du recyclage. Certains objectifs sont déclinés dans la feuille de route pour l’économie circulaire, qui a pour but de consommer de façon plus durable en passant d’un modèle économique linéaire « fabriquer, consommer, jeter » à un modèle circulaire qui intègrera l’ensemble du cycle de vie des produits.
La gestion des déchet et la pollution des milieux
Les pollutions de l’eau, des sols et de l’air affectent la physiologie et le comportement des organismes exposés ou les caractéristiques des biotopes. Les macro-déchets représentent quant à eux une menace grandissante pour les écosystèmes océaniques ; ce sont des déchets d’origine humaine, solides et visibles à l’œil nu, flottant en surface ou immergés, transportés par les courants marins ou les fleuves.
Photos de déchet dans l'eau et dans l'air
De nombreuses substances polluantes sont réglementées au niveau international : protocole d’Aarhus (1998) dans le cadre de la convention de Genève sur la pollution atmosphérique transfrontalière longue distance (LRTAP), convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants, directive européenne sur les émissions industrielles « (IED) » ou encore directive cadre « stratégie pour le milieu marin » (DCSMM).
Dans la stratégie nationale pour la biodiversité (SNB 2), les objectifs de « développer et mieux appliquer le principe pollueur-payeur », « lutter contre les substances toxiques et toutes les formes de pollution » ou encore « lutter contre le gaspillage et mieux valoriser les déchets » ont été inscrits.
Certaines réglementations sont plus spécifiques au niveau national (sacs plastiques et cotons tiges interdits à compter du 1er janvier 2020 dans le cadre de la loi biodiversité de 2016). La feuille de route économie circulaire fixe comme cible de « réduire de moitié les déchets mis en décharge et tendre vers 100 % de plastique recyclé d’ici 2025 ».
La gestion des crises et des risques
L’intensification des activités industrielles et le changement climatique entraînent un risque accru d’évènements extrêmes (catastrophes sanitaires industrielles ou naturelles), qui peuvent avoir un impact fort sur la biodiversité (marées noires, incendies).
L’intégration de la biodiversité dans les politiques de gestions des risques et de crises passe notamment par l’élaboration de guides des bonnes pratiques, l’élaboration de plans de prévention, l’identification des "Installations classées pour l’environnement" (ICPE, en raison des nuisances éventuelles ou des risques de pollution qu'elles présentent). La directive Seveso impose aux États membres de l’Union Européenne d’identifier les sites industriels à risques d’accidents majeurs du fait de l’utilisation de produits chimiques dangereux. En France, les sites Seveso font partie des ICPE.
La biotechnologie
190 millions
d'hectares de cultures génétiquement modifiées cultivés dans 24 pays en 2017
En savoir plusLa biotechnologie est l’application de la science et de la technologie à des organismes vivants, ses composantes, produits et modélisations, pour modifier des matériaux, vivants ou non-vivants, dans le but de produire des connaissances, des biens et des services. Le développement récent et rapide de la biotechnologie moderne soulève un certain nombre de questions quant à l’impact des nouvelles techniques sur la biodiversité. Face aux incertitudes sur les effets à long terme de l’introduction d’organismes génétiquement modifiés (OGM) dans les écosystèmes naturels, il convient d’adopter des mesures en vue d’assurer la prévention des risques biotechnologiques.
Le protocole de Carthagène sur la prévention des risques biotechnologiques (2003) fixe le cadre de référence à l’échelle internationale en instaurant des principes de précaution et de prévention.
En France, un groupe de travail est dédié à ces thématiques au sein de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
La biodiversité et les activités militaires
20%
des terrains militaires sont classés dans le réseau européen de protection de la biodiversité "Natura 2000" (en 2012)
En savoir plusLa quasi absence d’urbanisation, d’activités industrielles et agricoles intensives font parfois des terrains militaires des réservoirs de biodiversité remarquables. La Défense assume une large responsabilité environnementale sur ses emprises terrestres (2ème domaine foncier de France), et sur l'espace maritime de la Zone Economique Exclusive nationale (2ème espace maritime au monde).
Un Fonds d’intervention pour l’environnement (FIE) a été mis en place au niveau du Ministère des Armées. Il permet le déploiement de la stratégie de développement durable de la Défense (S3D). Des conventions de partenariat sont mises en place, notamment entre le Ministère des Armées, l’OFB et les Conservatoires des Espaces naturels ou L’Office National des Forêts, en vue de concilier activités militaires et préservation de la biodiversité. Il reste cependant des enjeux à résoudre, tels que les tirs, déminages, émissions de sonar, etc.